Où sont passés les fiers Gaulois qui bataillaient ferme contre les armées de César ? Où sont passés les grognards qui ont mis l’Europe à genoux, les Russes mis à part ? Où sont passés les ouvriers de la Commune, les grévistes de la sidérurgie, les Gilets jaunes ?
Un exemple parmi trop d’autres, ce sauvetage miraculeux en gilet antinoyade de la population d’un bus, un par un, la main dans la main, avec la flotte jusqu’aux genoux... Il ne manque plus que l’hydravion pour repartir, avec Tintin aux commandes et un essaim de H145 à treuil de la sécurité civile !
La Vézère est sortie de son lit dans la nuit de ce samedi à ce dimanche, provoquant des inondations en Dordogne.#JT13H pic.twitter.com/8ldijvP296
— franceinfo (@franceinfo) April 20, 2025
Dans la France d’aujourd’hui règne le principe de précaution, cette maladie de la société de confort, de moindre risque, des peurs imaginaires ou apprises (les psychoses des ingé sociaux de l’oligarchie). Demande à ton banquier 20 000 balles pour monter un petit business florissant, créer un ou deux emplois, il t’envoie un QCM de 150 questions avec autant de devis. Et après tu t’étonnes que nos licornes finissent chez les Amerloques, avec la bénédiction d’Emmanuel Rothschild...
Flûte, c’est quoi cette tendance à tout ramener aux Rothschild ? Rothschildo-dépendance ? Reduction ad Rothschildum ? On va essayer de s’en extraire, pour une fois.
La France est devenue ce pays où l’audace est carrément mise à l’index, quand elle n’est pas criminalisée. Regardez le parcours humoristique d’un Dieudonné et le parcours politique d’un Soral, pourtant leaders dans leur domaine : ils sont jonchés de procès, de chausse-trapes, de jets de boue. En flinguant les audacieux, le Système entend éteindre tout sursaut, toute audace dans la population. Car l’audace est une arme éminemment politique.
C’est pourquoi le populo, qui n’en pense pas moins, aime les voyous. Ce n’est pas le voleur qu’il aime dans le braquo, c’est l’audacieux, celui qui transgresse la loi qui terrorise tout le monde : tu ne voleras point, même quand les oligarques te dépouillent de tout ! On ne fait donc pas l’apologie du vol et encore moins du crime, mais de l’audace, qui est le résultat d’un calcul augmenté d’une prise de risque.
Audaçologie
Il y a au fond deux sortes d’audace : l’audace sacrificielle, et l’audace calculée. À l’inverse, on peut aussi parler de lâcheté idiote (avoir peur de tout changement) et de lâcheté calculée (sinuer entre les problèmes, sans les résoudre).
L’audace consiste à mettre en péril sa sécurité, mentale, matérielle et/ou physique, pour un gain hypothétique. C’est une prise de risque. Jusqu’ici, on n’apprend rien. Mais la vie montre une chose : souvent, les situations bloquées ne peuvent changer qu’avec un saut qualitatif. À la place, on a toujours le travail, l’abnégation, qui permettent de sortir par exemple d’une situation précaire, difficile ou dangereuse. On pense à l’ouvrier qui nettoie les centrales nucléaires et qui passe technicien, l’infirmière en hosto qui part ouvrir son cabinet, le plombier qui sort du salariat pour devenir son propre patron.
L’audace calculée, c’est le saut dans le vide après une bonne préparation. L’audace sacrificielle, c’est le type qui court devant les balles en 14, offrant sa poitrine à l’ennemi en criant vive la France. C’est romantique, la plupart du temps inutile, sauf si ça galvanise la troupe qui finit par l’emporter. L’audace non calculée, c’est le toxico qui vole son dealer, et qui se fait savater. Sacrifier sa reine pour prendre un fou, trois pions et zéro mat en vue : osé, mais con.
Preuve qu’on n’est est pas transphobes :
on a choisi Yosha pour présenter dix coups audacieux
L’audace calculée consiste à prendre en compte tous les facteurs imaginables pour réussir une action précise, un saut qualitatif. Cela inclut toute sorte d’actions : rouler à contre-sens à vélo en tablant sur sa propre dextérité et sur la responsabilité des automobilistes qui arrivent en face, ou un changement qui engage la vie entière, un choix personnel stratégique fruit d’une inspiration.
L’audace est le seul moyen d’échapper à une situation qui semble ne pas avoir de solution. On pense à un boulot pénible et mal payé, à un couple foireux, à une vie sociale décevante : l’audace, c’est le saut dans l’inconnu, mais un inconnu étudié au préalable, histoire de ne pas se faire surprendre par un facteur oublié. Quand on se lance dans un braquage, on se renseigne au préalable pour savoir si le commissariat ne se trouve pas en face de la banque. Remarquez, l’État est en train de les fermer les uns après les autres, comme de vulgaires services publics...
L’audace calculée, c’est se donner la possibilité de changer son quotidien, parfois sa vie. C’est prendre le risque de l’échec, cet enseignement, pour une nouvelle tentative corrigée. L’audace, c’est la culture de l’échec, mais couplée avec l’endurance.
Il y a une solution originale à tout mais on n’a jamais dit que ce serait facile. Naturellement, cette étude de cas s’adresse principalement aux pauvres : les autres n’ont pas ce genre de problèmes.