Drôle de séquence, drôle étant ici synonyme d’insolite plutôt que de marrant. La mort du pape ressemble étrangement à un alignement des planètes, comme si tout avait été ourdi en coulisses.
Avant de passer à l’analyse (rapide) de ce pontificat qui ne laissera pas de grandes traces, regardons la version mainstream, avec une pub « Daredevil » sataniste juste avant le sujet ! Décidément...
On espère, pour des raisons évidemment politiques et non personnelles, que François ne va pas ressusciter. Mourir un lundi de Pâques, ça sent le forcing médical pour christiser le catho collabo, un fieffé mondialiste, que certains qualifiaient même de sataniste.
Au-delà de cette opération marketing visant à faire de François un vrai pape post mortem, alors que nombre de catholiques lui ont tourné le dos, il y a une actualité politique très fertile, et c’est Le Monde qui a mis le doigt dessus.

Vance a vu François en personne, trop affaibli par sa double pneumonie pour vraiment échanger et encore moins décider. Il a surtout échangé avec le cardinal Parolin, l’homme fort du Vatican. En général, pendant ce genre de rencontre, on ne se raconte pas la messe, on deale. Car les points de friction sont nombreux.
L’affaire est d’importance pour les deux parties, en pleine brouille entre l’Église et l’administration Trump, J. D. Vance en tête. En défendant la politique d’expulsions décidée par la Maison Blanche, ce converti au catholicisme, adepte d’un courant « postlibéral », s’est permis de tancer l’Église et à travers elle le Vatican sur son propre terrain, la théologie.
La suite de l’article nous rappelle évidemment une célèbre sortie de Le Pen sur la famille.
Invité sur le plateau de Fox News, le 30 janvier, le vice-président américain s’est fait l’avocat de Donald Trump en citant saint Augustin et son concept d’ordo amoris (ordre de l’amour) : soit l’idée, selon J. D. Vance, « que l’on aime sa famille, puis ses voisins, puis sa communauté et, ensuite, ses compatriotes et, enfin, que l’on donne la priorité au reste du monde ». À ceux qui contestaient son interprétation du concept augustinien, y compris dans la hiérarchie catholique, il n’a pas hésité à répondre : « Vous n’avez qu’à googliser. » Le pape François lui-même, pour qui la défense des migrants est un principe cardinal, s’est senti obligé d’intervenir par voie de lettre et de corriger l’Américain.
Si la paire Vance-Trump est qualifiée trop rapidement de raciste par la gauche – dont les vaticanistes font objectivement partie – pour sa préférence nationale, cela ne signifie pas que le nouvel exécutif américain soit raciste : plutôt identitaire et radical, selon Le Monde :
De manière plus profonde, le catholicisme fortement teinté d’idéologie porté par J. D. Vance, identitaire et radical, entre en opposition frontale avec la doctrine prônée par le pape François, plus compassionnelle et ouverte. Ces dernières années, les réseaux catholiques postlibéraux, qui prônent l’établissement d’un gouvernement fort au service de valeurs conservatrices, et dont J. D. Vance est le porte-étendard, se sont structurés aux États-Unis, sans cacher leur opposition à François.
Naturellement, Vance n’est pour rien dans l’extinction du pape, qui a été maintenu en vie jusqu’au lundi de Pâques pour des raisons symboliques, histoire de recoller avec les cathos tradi.
Dans la perspective d’un prochain conclave, et de l’élection du nouveau pape, il faudra compter avec la mouvance traditionaliste, même en Asie et en Afrique : ces croyants ne veulent pas du woke, du progressisme qui détruit les familles et, in fine, le lien avec Dieu. Les choix de François sur les migrants, l’homosexualité ou Israël, qui ressemblaient fortement à du Biden ou à du Soros, ont taillé des croupières dans le peuple catholique.
Et puis, n’oublions pas que le Vatican a des dettes, et que l’argent américain est là, prêt à sauter sur l’occasion pour financer un schisme dans le schisme... Vance l’appelle le nouveau catholicisme. On dira, pour embêter les mélenchonistes, un catholicisme insoumis.