Aujourd’hui la Corée du Sud ne sait plus à quel saint se vouer pour échelonner sa dette. Entre les manœuvres de l’OTAN et le système Aegis en mer Jaune, la désinformation envers la Corée du Nord et le redressement de son économie, il faut bien que le gouvernement coréen trouve de nouveaux acteurs financiers. Le traitement est le même : la soumission à l’ordre financier. L’adhésion au Club de Paris confirme l’ascension de l’Europe dans les affaires coréennes, on parle de créanciers souverains. Le comble de ce mouvement est bel et bien la perte de la souveraineté des pays émergents dont il s’agit. Comment la Corée du Sud va-t-elle redresser son économie si elle laisse la gouvernance de son pays aux institutions occidentales ? La guerre avec la Corée du Nord semble être un échappatoire bien réel.
Le Club de Paris est un groupe informel de 20 pays créanciers dont le rôle est de trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiement des nations endettées. Les rééchelonnements sont un moyen d’apporter un allègement de dette en reportant et, dans le cas de rééchelonnements concessionnels en annulant des échéances dues sur la dette. Les pays créanciers se réunissent 10 à 11 fois par an, dans le cadre de sessions de négociations pour discuter entre eux de la situation de la dette extérieure des pays endettés ou pour traiter des questions méthodologiques liées à la dette des pays en développement.
Avec la Corée du Sud, le Club de Paris s’ouvre aux puissances émergentes
Avec l’adhésion de la Corée du Sud, le très sélect Club de Paris, composé jusqu’à présent de pays occidentaux, s’ouvre aux puissances émergentes, de plus en plus incontournables sur le marché de la dette souveraine... en attendant la Chine.
« Le monde d’aujourd’hui n’est pas celui d’il y a 60 ans. Il y a un certain nombre de pays qui jouent un rôle économique et financier beaucoup plus important que par le passé », a déclaré à l’AFP une source proche du Club de Paris, interrogée sur son ouverture aux pays émergents.
Soixante ans exactement après la création de ce cercle de créanciers, la République de Corée devient ainsi la première puissance émergente à prendre place autour d’une table où siégeaient jusqu’à présent vingt pays dits « industrialisés », parmi eux la France, les États-Unis, l’Allemagne ou encore le Japon.
Cette adhésion marque un tournant dans l’histoire de cette institution multilatérale dont l’objectif est de permettre « aux créanciers de recouvrer leurs créances en arriérés et de trouver une solution efficace et rapide aux crises de la dette souveraine », comme elle l’a elle-même expliqué dans un communiqué.