La finance traditionnelle broie du noir, mais la plupart des hedge funds se frottent les mains devant la période de turbulences qui s’ouvre.
[...]
Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, doit s’adresser dans la matinée à la planète finance pour tenter de rassurer les marchés afin de réduire leur volatilité. Par ailleurs, les analystes redoutent que la chute de la devise britannique n’alimente l’inflation via le renchérissement des importations.
[...]
La grande majorité de la finance alternative se frotte les mains
Les valeurs britanniques les plus vulnérables à un retournement économique devraient subir le contrecoup du scrutin. À commencer par les banques. HSBC, Lloyds Bank ou Royal Bank of Scotland devraient se retrouver dans le collimateur des marchés en raison de l’effet sur leurs profits des difficultés économiques possibles provoquées par l’issue de la consultation.
En revanche, la grande majorité de la finance alternative se frotte les mains. Les hedge funds, le capital-investissement ainsi que les petits courtiers tournés vers le marché domestique exultent. Le groupe « Vote Leave » (votez le départ) a bénéficié des largesses de financiers self-made-men milliardaires, tels Michael Hintze, Crispin Odey ou Aaron Banks. Ils comptent sur l’abandon des réglementations imposées par Bruxelles, à commencer par les restrictions imposées aux bonus.
À les entendre, libéré du joug de Bruxelles, le « square mile » pourrait se réinventer en zone offshore, experte notamment dans le négoce de la monnaie chinoise ou dans la finance islamique. Cette évolution permettrait de compenser la réduction attendue de la voilure par les banques étrangères, surtout américaines. À les écouter, les économies émergentes, et non pas l’Union européenne, deviendraient le vrai réservoir de croissance.
Lire l’article complet sur lepoint.fr
Voici ce qu’écrivait le site contrepoints.org avant le Brexit. Il y est surtout question de City et de finance.
[...] En fait, si bouleversement il y a, il est d’ordre politique. Et là, il est considérable. Pour la première fois, la position à part du Royaume Uni est actée noir sur blanc, comme un principe général. « Il est admis que le Royaume Uni n’est pas tenu de prendre part à une intégration politique plus poussée dans l’Union européenne ». L’accord consacre et sanctuarise une spécificité britannique jusqu’ici acceptée au cas par cas et souvent avec réticence. Le dogme européen fondamental d’une « union toujours plus étroite » est donc ainsi remis en cause au moins pour un pays.
A-t-on ainsi ouvert une boîte de Pandore où vont désormais s’engouffrer d’autres États mécontents, eux aussi demandeurs de dérogations ? De fait il n’y a pas que les Britanniques qui ne sont pas ou peu convaincus par la dynamique d’une union toujours plus étroite. Outre de nombreux pays du Nord et de l’Est, l’euroscepticisme est devenu un sentiment répandu dans les opinions publiques des pays membres.
L’accord du 19 février pourrait donc signer la fin du mythe d’une Europe toujours plus intégrée au niveau des 28. Elle serait alors remplacée par une Europe plus « à la carte », avec différents niveaux d’intégration et de politiques communes selon les souhaits des pays intéressés. Rien de vraiment nouveau. En fait c’est déjà le cas avec la zone euro et avec Schengen. Puisqu’il n’y a pas de remise en cause du principe d’un marché unique, on voit mal ce qui l’empêche. En tout cas c’est bien plus cohérent avec la réalité politique et sans doute avec les souhaits de la plupart des électorats. Une cure de réalisme, voire de démocratie, ferait du bien à l’Europe.
Le Brexit, une aubaine pour Paris ?
[...] D’abord un constat : il n’y a pas du tout l’équivalent de la City sur le continent. Créer de toute pièce un centre financier qui prendrait le relais de la City, en cas de Brexit, serait très difficile. A priori les deux villes les mieux placées seraient Paris et Francfort. En fait surtout Francfort, siège de la BCE. Paris aurait certes des atouts à faire valoir pour tenter de récolter les fruits d’un éventuel Brexit : c’est une vraie métropole, tout proche de Londres, avec les plus grandes banques du continent, une gestion forte et un grand savoir-faire technique. Mais elle est beaucoup plus petite que Londres qui est le seul marché de référence, et cela fait plusieurs années qu’elle fond à son profit. Pour redresser la barre il faudrait un effort collectif de grande ampleur, faute de quoi il n’y aura que très peu de retombées. Il est symptomatique d’ailleurs que l’idée de profiter d’un Brexit ne fasse l’objet d’aucun débat public en France. En réalité, ni la France, ni même l’Allemagne ne sont des pays où la finance est une priorité collective, loin de là. Mais l’Allemagne bénéfice de son image économique et de la présence de la BCE.
Lire l’article complet sur contrepoints.org
Mais le risque concret pour le peuple britannique, plus fan de foot que de finance, c’est la perte des joueurs européens ! Jusque-là, les clubs britanniques pouvaient, grâce à une fiscalité favorable et d’énormes droits de diffusion versés par les chaînes de télévision, se payer les meilleurs joueurs du continent européen. Pour notre part, une migration des Français de top niveau qui fausse les compétitions sportives européennes.
Les Britanniques se sont prononcés en faveur d’une sortie de l’Union européenne (Brexit). Un vote qui pourrait avoir d’importantes conséquences sur l’attractivité économique et sportive de la Premier League.
- Olivier Giroud, international français du club londonien d’Arsenal
Une fuite des talents à prévoir
La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pourrait impliquer un départ massif de joueurs étrangers. Si actuellement, les joueurs des pays de l’UE peuvent travailler librement sur le sol anglais, cela ne sera plus le cas car ils seront considérés comme « extracommunautaires » et devront donc obtenir un permis de travail. Et les conditions d’obtention sont drastiques. Un joueur d’une des dix premières nations au classement Fifa devra avoir joué 30% des matchs de sa sélection lors des deux dernières années pour l’obtenir. Un pourcentage qui monte à 45% pour les nations classées de 11 à 20, puis à 60% pour celles de 21 à 30 et enfin à 75% pour celles de 31 à 50.
Concrètement, la France étant 17e au classement Fifa, seuls les joueurs ayant disputé au moins 45% des matchs lors des deux dernières années pourront obtenir un permis de travail. Ce qui n’est par exemple pas le cas d’Eliaquim Mangala (Manchester City), Morgan Schneiderlin (Manchester United) et N’Golo Kanté (Leicester). Selon la BBC, 122 joueurs européens jouant actuellement en Premier League ne seraient pas assurés de garder leur place dans leur club.