Comme par hasard, les États-Unis ne reconnaissent pas la Cour pénale internationale. Cela leur permet de commettre des exactions et des tortures (en général via des pays proxies) un peu partout dans le monde, là où ils estiment avoir des intérêts, ou là où ils estiment que leurs intérêts sont menacés. La définition des « intérêts » américains est si large que tous les pays du monde pourraient théoriquement être dans leur viseur.
Sauf que les Américains ne peuvent plus intervenir partout, leur monnaie ne vaut plus grand-chose, et 975 milliards de dollars – chiffres de Donald Trump – ont été dépensés (on ne compte pas dans la colonne « profits » le commerce d’héroïne dont la production a été multipliée par 10 sous la domination US) en pure perte en 19 ans de guerre contre les talibans, ou contre le peuple afghan, que les Américains devaient libérer de la tutelle islamiste et ouvrir à la démocratie.
On a vu le résultat : les Américains y laisseront 2350 morts, 20 000 blessés, l’armée afghane 20 000 morts et 30 000 blessés, avec un nombre indéfini de souffrances civiles, les Américains confondant souvent, du haut de leurs drones pilotés à 12 000 km de là, un mariage avec une réunion de talibans.
En tout, depuis 2001, les Américains ont dépensé 2000 milliards de dollars pour l’ensemble de leurs conflits. De l’argent qui n’ira pas dans les écoles ou les programmes sociaux... Il faut faire des choix : maîtres du monde, ou lutte contre la pauvreté !
« Les coûts, s’ils étaient consolidés, pourraient être bien supérieurs, certains chercheurs avançant des chiffres cumulés allant jusqu’à 12 000 milliards de dollars depuis 2001, en prenant en compte les fonds civils liés aux conflits, les pertes civiles et militaires, la gestion des vétérans, ou encore l’impact des guerres sur les intérêts de la dette, tous éléments mal évalués par le gouvernement ou le Congrès en dépit de nombreux rapports. » (Le Monde)
- Le rire de Mike Pompeo est une insulte aux millions de victimes des guerres américaines
Les Américains, au-dessus des lois internationales qu’ils violent allègrement avec leur partenaire israélien, considèrent la décision de la CPI avec mépris. Le secrétaire d’État Mike Pompeo a dénoncé « une action vraiment stupéfiante venant d’une institution politique irresponsable se faisant passer pour un organisme juridique » (source : Le Monde). Ils n’ont pas dit ça pour le tribunal de Nuremberg.
« Il est d’autant plus imprudent que cette décision intervienne quelques jours seulement après que les États-Unis ont signé un accord de paix historique sur l’Afghanistan, qui est la meilleure chance de paix en une génération. Les États-Unis prendront les mesures nécessaires pour protéger leur souveraineté et pour protéger notre peuple. »
Ils vont faire bombarder le TPI ?
Protéger le peuple américain des exactions talibanes sur le sol US ou protéger le pouvoir profond et le lobby militaro-industriel des conséquences juridiques éventuelles des dommages terribles infligés à un pays tiers qui ne menaçait pas directement l’Empire ? À moins que l’on ne croie à la fable afghane du 11 Septembre, ces gardiens de chèvres en sandales qui ont mis un pays à genoux... Si les Américains devaient payer pour leurs crimes, ils n’auraient plus assez d’argent pour faire face aux réparations. Les États-Unis ne sont pas le gendarme mais le voleur du monde.
Pour la petite histoire, le Congrès a voté en 2002 une loi qui montre la belle unanimité politique sur ce besoin – absolu – d’impunité :
« Cette posture de défiance vis-à-vis de la justice internationale est partagée par les deux grands partis, comme en avait attesté l’adoption en 2002 par le Congrès de l’American Service-Members’Protection Act (“loi pour la protection des membres du service américain”). Ce texte, visant à faire obstacle à la CPI, prévoit même le cas extrême d’une intervention militaire pour soustraire un ressortissant américain à la juridiction. Elle avait été soutenue par 397 voix contre 32 à la Chambre des représentants et par 92 voix contre 7 au Sénat, dont celles de Bernie Sanders et de Joe Biden, les deux candidats à l’investiture présidentielle démocrate. Une alternance à la Maison-Blanche, à la faveur de l’élection présidentielle de novembre, ne modifierait probablement en rien l’hostilité exprimée jeudi contre la CPI. » (Le Monde)
Arte a diffusé en août 2019 un reportage sur cette guerre sans but et sans fin :
Sur la guerre de la drogue
Wikipédia revient sur l’importance de la culture du pavot et du haschich dans le conflit.
« L’hypothèse d’une relation entre conflit et culture est soutenue en 2006 par Jelsma, Kramer et Rivier du Transnational Institute : “La plus grande augmentation de culture a eu lieu dans le Sud de l’Afghanistan, là où les conflits armés ont augmenté”, et elle est confirmée par une étude de l’ONUDC parue début 2010 qui estime que près de 80 % des villages confrontés à de très mauvaises conditions de sécurité cultivent le pavot, d’où est tiré l’opium, alors que c’est le cas de seulement 7 % des villages qui ne sont pas touchés par les violences. »