En cours depuis le 6 août, l’attaque de la région de Koursk par l’armée ukrainienne n’est pas une simple incursion en territoire russe comme il a pu en y avoir par le passé, d’autant plus qu’au moins quatre brigades – deux d’infanterie mécanisée et deux aéroportées – ont été engagées par Kiev, dont on ignore les intentions.
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Dans le même temps, déjà impliquée dans la guerre étant donné que son territoire a été utilisé par la Russie pour attaquer l’Ukraine, la Biélorussie a dénoncé la violation de son espace aérien par des drones ukrainiens.
Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a ensuite affirmé que ces appareils avaient été abattus dans le raïon de Kastsioukovitchy, situé à 200 km à l’est de Minsk et frontalier avec la Russie. Apparemment, ces drones devaient viser la région de Smolensk.
« Les forces de défense aérienne ont été mises en état d’alerte maximale pour intercepter les cibles. Il y en avait environ une douzaine. Des avions [Su-30SM] et des hélicoptères [Mil Mi-24] ont été dépêchés sur place », a-t-il dit.
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Ce n’est pas la première fois que Minsk évoque une violation de son territoire par les forces ukrainiennes. En juillet 2022, M. Loukachenko avait ainsi accusé Kiev d’avoir tenté de « frapper des cibles militaires en Biélorussie » avec des missiles. « Nos systèmes anti-aériens Pantsir [les] ont interceptés », avait-il assuré.
« Nous n’avons pas l’intention de combattre en Ukraine. Nous ne combattrons que dans un seul cas, si vous […] entrez sur notre terre, si vous tuez nos gens, alors nous répondrons », avait encore prévenu le président biélorusse.
Cette fois, les intentions de Minsk restent à préciser, au regard des capacités militaires qui seront déployées près de l’Ukraine.
Ainsi, le ministère biélorusse de la Défense a fait savoir que, « compte tenu de la situation en Ukraine et dans la région de Koursk, le commandant en chef des forces armées a donné l’ordre de déployer davantage de troupes dans les secteurs de Gomel et de Mozyr afin de répondre à d’éventuelles provocations ». Et de préciser que des « unités des forces d’opérations spéciales, des forces terrestres, des forces de missiles, y compris des systèmes de missiles Polonez et Iskander, ont reçu pour mission de se rendre dans les zones désignées ».
Le système Polonez est un lance-roquettes multiple ayant une portée comprise entre 50 et 200 km. Quant à l’Iskander [code Otan : SS-26 Stone], il s’agit d’un missile balistique tactique, pouvant éventuellement porter une charge nucléaire et capable d’atteindre une cible à environ 500 km de distance.
La région où doivent être déployés ces systèmes est située, à vol d’oiseau, à 230 km de Kiev et à 370 km de Koursk. Ils devraient par ailleurs être rejoints par une unité « mécanisée », dotée de chars T-72.
À Kiev, pour le moment, seul le directeur du Centre de lutte contre la désinformation, Andriy Kovalenko, a réagi aux annonces de Minsk. Il s’agit d’une « tactique de diversion visant à aider la Russie en détournant l’attention du commandement ukrainien vers ce secteur », a-t-il estimé, via Telegram.
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