La masse de désinformation et de délires accumulée dans ces extraits de reportages et de plateaux sur BFM et LCI dépasse l’entendement. Le feuilleton Prigojine en Russie aura au moins servi à amuser les Français, sinon à leur ouvrir les yeux sur ces chaînes de désinfo continue.
BHL : « Il était tellement évident que Prigojine défiait Poutine, il était tellement évident que Poutine accumulait depuis 16 mois les erreurs de jugement, euh, voilà, Prigojine était depuis des semaines et des mois en train de préparer ce coup d’État. »
Boniface : « Il faut que Prigojine, un, dégage Poutine, et qu’il engage ceux-là... »
Montage sur la grande orgie des propagandistes d'hier !
Le mot d'ordre : Cautionner la tentative de coup d'état d'un mercenaire avec lequel d'éventuelles négociations de paix auraient été impossible !
Grosse déception sur LCI a la fin ! #pregozhin #Poutine #propaganda pic.twitter.com/gQrmgpFoBk
— Tribunal Populaire (@TribunePop2022) June 25, 2023
Le biais antirusse a donc eu raison du sérieux de ces journalistes et de leurs invités, principalement les agents pro-américains BHL et Yakovleff. Personne, sauf peut-être Poutine et Prigojine, ne savent réellement ce qu’il s’est passé pendant l’épisode de la « rébellion » Wagner. On comprend à travers la fièvre médiatique qui s’est emparée de tous nos médias mainstream qu’on a affaire à des médias d’opinion et non d’information.
Une fois qu’on a saisi l’idéologie qui structure ces discours, tout devient plus clair : on peut alors corriger soi-même ce qui est raconté, même si c’est mieux d’aller chercher l’info à sa source, ce qui n’est pas toujours possible. Qui va aller à Rostov vérifier que Wagner a bien pris provisoirement le commandement militaire de la ville ?
Pour éviter de rester dans les supputations et les paris politiques, on préfère s’attacher à dissiper le brouhaha médiatique, ce qui est une première phase. Cela laissera le temps à l’information véritable de s’imposer, et de faire fermer leur bec à tous les donneurs de leçons sous influence. Si l’on voulait être méchants, on reprendrait les titres des grands journaux, grands par les subventions qu’ils reçoivent contre leur alignement sur la doxa du pouvoir profond, et on les exhiberait en place publique.
Le Monde, comme il se doit, se taille la part du lion dans cette cacophonie faite de propagande et d’espoirs fous. Le 24 juin, il déniche Dimitri Minic :
Dimitri aurait attendu 24 heures, il aurait évité la sortie de route. Il faut dire que le journal l’a bien poussé dans le ravin...
Il y a donc un risque réel que l’armée russe bascule dans le camp de Prigojine ?
Le risque existe, y compris chez les forces de sécurité. L’armée est restée fidèle au régime poutinien jusqu’ici, même si, dans les années 1990, les relations civilo-militaires ont été très tendues. Mais le cas présent est tout à fait différent : la majeure partie des meilleures troupes professionnelles des forces armées a disparu en Ukraine ; l’armée actuelle doit tenir la ligne de front là-bas ; et il y a une armée factieuse, Wagner, d’environ 25 000 hommes, dont le chef est suivi et décidé à en découdre.
En attendant que poussière et fumée retombent, comme après toute explosion médiatique, on terminera sur cette petite blague de RT France qui répond à la longue vidéo « à l’arrache » d’Idriss Aberkane, bien dans le ton de ces 3 jours de fièvre...
Allez, une dernière pour la route : Régis Le Sommier fait une balayette nucléaire à Cédric Mas, l’incorrigible ukrainophile...