Il aura finalement fallu une audition d’un peu plus de six heures pour résoudre quasiment une affaire vieille de 17 ans. Monique Olivier a laissé entendre, ce vendredi, que son ex-mari, Michel Fourniret, était bien à l’origine de la disparition d’Estelle Mouzin, survenue le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), selon plusieurs sources concordantes interrogées par 20 Minutes. L’ex-femme du tueur en série était auditionnée par la juge d’instruction Sabine Khéris qui a repris, en 2019, l’enquête sur la disparition de la fillette.
« On a plus avancé en six heures d’interrogatoire qu’en dix ans d’enquête, a commenté Richard Delgenes, l’avocat de Monique Olivier. Elle n’a pas dit que Michel Fourniret avait tué Estelle Mouzin mais qu’il était sûrement à l’origine de sa disparition… »
Pour cela, l’ex-femme de « l’ogre des Ardennes » a avancé trois raisons face à la juge : le fait qu’Estelle Mouzin avait le profil type des victimes de Michel Fourniret, que celui-ci ne disposait pas d’alibi le jour de sa disparition, contrairement à ce qu’il avait toujours prétendu, et surtout qu’il avait, selon elle, effectué des repérages dans les jours ou semaines précédant l’enlèvement. « Elle a même raconté qu’il était rentré un soir en disant avoir repéré “un joli petit sujet” », a poursuivi Richard Delgenes.
Pas des aveux mais une avancée considérable dans l’enquête
Évidemment, il ne s’agit pas d’aveux à proprement parler au sujet de la mort de la fillette dont le corps n’a jamais été découvert. Mais c’est une avancée considérable pour cette enquête qui a complètement redémarré l’an dernier sous la houlette de Sabine Khéris, doyenne des juges d’instruction à Paris.
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Fourniret exhorte la juge à le « considérer comme coupable »
Aujourd’hui âgé de 77 ans et touché par un « processus cérébral de nature dégénérative », selon une récente expertise, Michel Fourniret n’est jamais passé aux aveux dans l’affaire Mouzin. Pourtant, lors de sa dernière audition, le 27 novembre, dont le contenu a été dévoilé par 20 Minutes jeudi, il a exhorté la juge Khéris à le considérer comme responsable, tout en invoquant des problèmes de mémoire.
« À l’âge que j’ai, je n’ai rien à craindre ni à perdre. Si cette petite avait croisé mon chemin, je vous le dirais (…) mais je n’en ai pas souvenance, a-t-il lâché. Mais dans l’impossibilité où je suis de vous dire si je suis responsable de sa disparition (…), je vous exhorte à me considérer comme coupable, à me traiter comme coupable »
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