Deux affaires semblent se dénouer en même temps : celle d’un autre enlèvement ou meurtre éventuel de Nordahl Lelandais, déjà auteur de l’enlèvement et du meurtre de la petite Maëlys, et la lancinante affaire Estelle Mouzin, qui a mobilisé et mobilise encore toute une compagnie d’enquêteurs. Estelle Mouzin, enlevée le 9 janvier 2003 à Guermantes ou l’histoire d’un crime jamais résolu, où des milliers d’indices et de pistes ont été analysés et labourés par les cellules d’enquête successives de la PJ et autant de juges.
Les agendas des tueurs Lelandais et Fourniret sont passés au crible, les affaires non résolues sont réactivées à chaque découverte de tueur en série, et la concommittance des révélations ou des semi-révélations des deux tueurs interroge : Fourniret cherche-t-il, en relançant le doute sur sa responsabilité éventuelle dans la disparition d’Estelle, à reprendre la main médiatique, afin de rester le numéro un des serial killers français ?
Concrètement, il a déclaré qu’il « ne nie pas être impliqué dans l’affaire Mouzin ». Il faut savoir que chez les tueurs en série, le meurtre d’enfant est le plus dur à avouer. Même chez Francis Heaulme, réputé limité, l’aveu fonctionne par euphémismes et édulcorations : « j’ai étranglé un arbre ». Fourniret, lui, a reconnu le viol et le meurtre de 5 jeunes filles, plus deux assassinats.
« C’est au cours de ces récentes auditions que Michel Fourniret a fait des aveux circonstanciés dès le 5 février sur l’enlèvement et l’assassinat de Marie-Angèle Domece en juillet 1988 et de l’enseignante britannique Joanna Parrish, 20 ans, en mai 1990 à Auxerre (Yonne). » (Source : Le Parisien)
Réputé moyennement intelligent mais très vaniteux, et encore plus manipulateur, Fourniret est capable de mener les enquêteurs en bateau pour reprendre la main et briller médiatiquement. Pour les enquêteurs, à 99,99%, « l’Ogre des Ardennes » n’est pas l’auteur de l’enlèvement d’Estelle Mouzin.
En revanche, ce vendredi 9 mars 2018, toujours selon Le Parisien, décidément primeur sur les faits divers, Nordahl Lelandais vient de reconnaître avoir pris le caporal Arthur Noyer en stop... le soir de sa disparition. Le jeune militaire de 23 ans s’était évaporé il y a presque un an en Savoie. Des fragments de son crâne avaient été retrouvés, toujours en Savoie, au-dessus de Cruet, à 958 mètres d’altitude.