Quand l’expert en géopolitique finit en expert en auto-reniement...
C’est ce qui s’appelle bouffer à tous les râteliers. Aymeric Chauprade, qui ne sait plus à qui louer ses services (fumeux et chers), tant il a offert ses fesses à droite, à gauche, en haut et en bas, se retrouve aujourd’hui aligné sur l’axe américano-sioniste en matière de politique anti-iranienne.
Quand on change de camp aussi vite, à la vitesse d’une mouche affamée, c’est qu’on n’a ni conviction ni courage politique (voir ses déclarations de 2010), et qu’on est simplement un mercenaire de la pensée, pour rester poli.
Mais qui a besoin d’un géopoliticien qui renie ses analyses en permanence ? C’est la limite de ce jeu tordu qui consiste à s’arrimer à la puissance du moment pour gratter quelques miettes de pouvoir et de représentation.
Moralité : l’intelligence ne suffit pas, si la morale n’est pas là.
Chauprade est coutumier du fait. Le 17 mars 2017, soit 50 jours avant la finale de la présidentielle Marine/Macron, on le retrouve en train de balancer contre le FN, comme toutes les taupes retournées et retournables. Nous sommes en 2017, le second tour arrive, il faut participer à la psychose anti-RN... La girouette quitte alors le FN en arguant que Marine Le Pen, prisonnière des démons Loustau et Chatillon, « n’est pas libre » et il profite des caméras complaisantes de France 2 pour lançer un SOS national à tous les électeurs qui seraient tentés par le pire. On l’a connu plus virulent... contre le Système.
S’exprimant avec la componction d’un personnage important de la Ve République ou d’un prince maîtrisant les langues orientales, Chauprade rêve-t-il alors d’un futur grandiose, ou de quelques prébendes du futur vainqueur de l’élection ? Sur Dailymotion, cette interview (avant notre reprise) ne fera que 469 vues en 3 ans, ce qui est problématique pour un homme d’influence...
Honnêtement, qui peut encore faire travailler Chauprade aujourd’hui ? Eh bien il semble que le roi du Maroc ait redonné sa chance – on a tous droit à une seconde chance – à la balance nationale ou plutôt antinationale. Dans son dernier ouvrage, il vante un Maroc moderne. Dans le métier, on appelle ça un publi-rédactionnel. Triste fin pour un géopolitologue !
Connaissant l’oiseau, on s’attend maintenant à un ouvrage sur les turpitudes du roi du Maroc.