Une sonnerie de téléphone qui retentit dans le vide peut produire l’effet d’un coup de tonnerre. A priori anodin, ce détail est en passe de relancer l’une des plus mystérieuses et dramatiques affaires criminelles de ces vingt dernières années. Selon les informations recueillies par Paris Match, l’enquête sur la disparition d’Estelle Mouzin, jusqu’alors dans l’impasse, va connaître courant septembre un tournant capital, à la clé : l’effondrement de l’alibi de Michel Fourniret et son corollaire, la possible mise en examen du tueur en série.
Le premier acte s’est joué au cœur de l’été. Le 25 juillet dernier le tentaculaire dossier Mouzin a été dépaysé, c’est-à-dire transféré, du tribunal de Meaux à celui de Paris. L’instruction est désormais confiée à la juge Sabine Kheris, réputée pour sa rigueur et sa pugnacité, qui conduit déjà les investigations en cours sur la disparition de Marie-Angèle Domèce survenue en 1988 et l’assassinat de Joanna Parrish en 1990. De manière stupéfiante, ces deux affaires avaient été closes par un non-lieu avant que la magistrate ne parvienne à rouvrir les enquêtes et, surtout, à arracher les aveux de Fourniret.
Corinne Hermann, l’avocate du père d’Estelle, réclamait ce dépaysement de longue date : « La piste Fourniret va enfin être explorée sérieusement et en profondeur. Il s’agit sans doute du dernier espoir d’obtenir la vérité ». L’avocat de Monique Olivier, l’ex-femme de Fourniret, va plus loin : « Ma cliente est disposée à parler devant la juge Kheris. Face à de telles personnes condamnées à perpétuité pour des crimes en série, l’aspect psychologique est fondamental. Sans tomber dans le copinage, la magistrate a su créer un climat de confiance, en faisant preuve d’empathie et de respect », confie Me Richard Delgenes. Des conditions nécessaires pour délier les langues.
L’alibi était considéré comme solide
Entendue le 15 février dernier sur les affaires Parrish-Domèce, Monique Olivier avait posé les jalons en déclarant spontanément à la juge vouloir « évoquer le dossier Mouzin […] compte tenu du temps qui passe et pour aider les familles des victimes ». Voilà, précisément, l’événement attendu et déterminant. Jusqu’alors, Fourniret a été pour tenu hors de cause dans la disparition d’Estelle en vertu d’un alibi considéré comme solide. La fillette âgée de 9 ans s’est volatilisée à Guermantes, en Seine-et-Marne, le 9 janvier 2003 alors qu’elle revenait de l’école. Elle a été aperçue une dernière fois aux abords d’une boulangerie à 18h15, avant que sa mère n’alerte la police à 19h30.
Or, ce jour fatidique, un appel téléphonique a été passé à 20h02 depuis la maison du couple Fourniret à Sart-Custinne, en Belgique, vers le domicile de l’un des fils du tueur, Jean-Christophe, dont c’était l’anniversaire. Cet appel n’a pas abouti, il n’a été suivi d’aucun échange. Mais le dossier d’instruction est formel, cet « élément de téléphonie » est incontestable : impossible pour Fourniret de se trouver à Guermantes en fin d’après-midi et de téléphoner depuis la Belgique, à plus de trois heures de route de là, en début de soirée.
Jusqu’ici, Fourniret a toujours nié être impliqué dans la disparition d’Estelle, aucune trace ADN, aucun témoignage ne le relie à l’affaire. Mais une question demeure, cruciale : est-ce bien lui qui a passé cet appel, ou bien son épouse et à sa demande, pour se « couvrir » ? C’est là que le témoignage de Monique Olivier s’avère déterminant :
« Si vous lui demandez en garde à vue de façon abrupte ce qu’elle faisait exactement tel jour il y a quinze ans ou si elle connaît nommément telle ou telle victime, elle ne peut pas s’en souvenir. En revanche, si la juge lui pose la question suivante : "Est-il possible que Michel Fourniret vous ait demandé de passer ce coup de téléphone à son fils ce jour-là ?", Monique Olivier répondra : "Je n’en ai pas souvenir mais ce n’est pas impossible" », affirme Me Richard Delgenes.
Une audition de Fourniret à venir ?
Une telle déclaration aurait pour effet de faire voler en éclats l’alibi de Fourniret.
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États-Unis : un tueur en série exécuté par injection létale
L’homme de 57 ans a avoué avoir tué six hommes en 1994. Il est le 13e détenu à être mis à mort depuis le début de l’année aux États-Unis.
Il était surnommé le « meurtrier de l’I-95 », en référence à cette grande autoroute de l’est des États-Unis, au bord de laquelle il laissait les cadavres de ses victimes. Gary Ray Bowles, un homme de 57 ans qui avait avoué avoir tué six hommes en 1994, en ciblant des homosexuels, a été exécuté par injection létale en Floride jeudi soir [22 août 2019].
Dans une dernière déclaration écrite, il s’est excusé « pour la peine et les souffrances » qu’il a causées.
« Je n’ai jamais voulu que ma vie ressemble à ça. On ne se lève pas un matin en décidant qu’on va devenir un tueur en série », a-t-il regretté.
En 1994, il avait été arrêté à Jacksonville, dans le nord-est de la Floride, pour le meurtre de Walter Jamelle Hinton. Il a ensuite avoué avoir tué cinq autres hommes dans plusieurs États mais n’a été condamné à la peine capitale que pour son sixième assassinat, celui de Walter Jamelle Hinton.
Gary Ray Bowles avait vécu une enfance compliquée. Son père est mort avant sa naissance, et l’homme a été abusé dans son enfance par deux compagnons successifs de sa mère. Il a commencé la drogue et l’alcool à 11 ans, et a failli tuer l’un de ses beaux-pères à l’âge de 13 ans en le frappant à la tête avec une pierre, selon des médias locaux. Ancien prostitué, Gary Ray Bowles visait volontairement des hommes gays à qui il dérobait ensuite leur argent.
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