Cette vidéo sans commentaires (on pourra couper le son et mettre la musique de son choix) sur l’installation d’une éolienne est à la gloire des sciences de l’ingénieur, capables de prouesses, c’est indéniable. Mais elle permet aussi de suivre d’un œil critique tout ce que nécessite la mise en place de ces moulins à vent modernes, censés nous fournir une énergie propre.
On y verra clairement que ces hauts mats ne sortent pas miraculeusement de terre. Il faut y faire un gros trou (souvent à l’explosif, vu la profondeur) et y couler des fondations de béton armé capables de soutenir des engins hauts de cent cinquante à deux cents mètres soumis à la pression du vent. Selon la puissance et donc la taille de l’éolienne, il faut entre mille et mille cinq cents tonnes de béton pour couler un tel socle.
Que ce soit pour leur érection ou leur entretien, il faut pouvoir accéder aux éoliennes, reliées entre elles et au réseau routier par des chemins carrossable que l’on ouvre à ce seul effet. Un espace assez vaste autour de chaque éolienne est aussi nécessaire, pour accueillir les engins et permettre leurs manœuvres.
Évidemment, le but est la production d’électricité et donc le raccordement au réseau existant. Il faut donc acheminer dans des tranchées par la suite recouvertes les câbles électriques qui permettront à l’électrique « verte » de circuler. Ce que ne montre pas la vidéo, c’est qu’évidemment il faut ensuite des lignes à haute tension pour distribuer cette électricité. Il y a donc multiplication de ces lignes disgracieuses dans le paysage, ce que refuse parfois les populations concernées. C’est ainsi qu’en Allemagne, alors que la demande en électricité est forte dans le sud du pays et la production éolienne située dans le nord, il aurait fallu que des lignes à haute tension traversent le pays, ce que les länder concernés ont refusé ; il s’ensuit une production dont parfois on ne sait que faire car elle n’est guère modulable, et dont il faut se débarrasser sans quoi la surcharge du réseau peut conduire au blackout : la solution est de vendre à prix négatif, autrement dit de payer ses voisins pour qu’ils acceptent l’électricité !
Il est rare que les éléments d’une éolienne soient fabriqués à proximité de son lieu d’implantation. Ce n’est souvent même pas dans le pays concerné. Outre le coût environnemental de leur fabrication, notamment à l’aide de terres rares, il faut aussi les acheminer jusqu’au lieu qui les accueillera, ce qui aussi un coût environnemental direct. Le réseau routier et notamment la traversée parfois incontournable d’agglomérations étant rarement adaptés à de tels convois exceptionnels, il arrive alors qu’il faille faire de la place : faire tomber un mur gênant, voir une rangée d’arbres. Pourquoi pas, dès lors que l’on rase des pans entiers de forêts sommitales pour accueillir des éoliennes…
Bien des choses n’apparaissent pas dans une telle vidéo. L’intermittence de la production électrique. La nécessité de faire tourner les éoliennes quand il n’y a pas de vent, sans quoi elles pourraient se détériorer (Ce qui a permis à de petits malins de faire tourner leurs éoliennes sur le secteur et de revendre l’électricité « produite » en faisant un petit bénéfice, puisque c’est un secteur subventionné, EDF en France ayant l’obligation d’acheter cette énergie plus cher qu’il ne la revendra !). Rappelons également que lorsque l’on souhaite faire la promotion des éoliennes, on vous parle de leur puissance nominale : on met en avant l’énergie qu’un éolienne pourrait produire si les conditions étaient constamment optimales. Sauf que le rendement réel, puisque le vent qui les fait tourner est capricieux et parfois inexistant, n’est en réalité, en France et en moyenne, que de vingt pourcents.
Tout cela pour des moulins à durée de vie très limitée, puisqu’elle n’excède pas quinze à vingt ans théoriquement. Et devinez quoi : le recyclage n’est pas prévu !
L’enlaidissement généralisé se poursuit et l’industrialisation des campagnes est en bonne voie, débuté avec celle de l’agriculture, qui a connu le succès que l’on sait.