Patrick Drahi a tenté, mardi, de rassurer les salariés de SFR, filiale d’Altice, alors que l’action venait encore de perdre 13 %, soit une chute de 45 % en dix jours.
Altice n’avait pas touché le fond. Après une semaine noire qui a vu fondre de 36 % le cours de son groupe, coté à Amsterdam (Pays-Bas), Patrick Drahi est venu mardi de Suisse sur le campus SFR de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour remotiver le personnel. Il était entouré des dirigeants nommés jeudi dernier pour éteindre l’incendie boursier. Pendant une heure et demie, sur l’intranet, le Président d’Altice, accompagné d’Alain Weill, désormais PDG de SFR, a répondu à certaines des 300 questions que lui avaient préparées les 10 000 salariés. « La France est le plus bel actif du groupe, nous allons réussir ensemble, en nous concentrant sur le client », leur a-t-il répété.
Mais pendant qu’il regonflait ses troupes, à la Bourse d’Amsterdam, le titre se dégonflait à nouveau, perdant jusqu’à 20,4% avant de clôturer sur une baisse de 13,17 %. Une chute si vertigineuse qu’Euronext a momentanément interrompu la cotation pour vérifier l’absence d’anomalies. En fait, la banque d’affaires Morgan Stanley, qui redoute une « remontée des taux » préjudiciable à l’endettement massif du groupe, venait de réviser à la baisse sa recommandation du titre Altice. Elle estime, en outre, que la trésorerie de SFR « devrait baisser de 23 % entre 2017 et 2020 ».