En mars dernier, la Pologne et la Slovaquie annonçaient la livraison de chasseurs MiG-29 à l’Ukraine, afin de reconstituer les forces aériennes de ce pays en guerre avec la Russie depuis plus d’un an. Cela répondait à une demande récurrente de Kiev qui avait subi des pertes importantes dans son aviation. Certains rapports évoquent près de 60 avions ukrainiens détruits, soit 40 % de sa flotte avant le conflit.
Aujourd’hui, cinq semaines après ces annonces de livraison, et alors que les premiers avions de combats ont été acheminés, le journal The Economist nous apprend que « de nombreux jets ne sont pas en état de vol et sont utilisés comme pièces de rechange ».
La domination aérienne russe sur le ciel ukrainien n’est par conséquent pas prête de prendre fin, d’autant plus que les avions de chasses russes sont supérieurs en nombre et disposent d’un meilleur radar et de munitions à plus longues portée, ce qui leur permet de larguer leurs missiles et leurs bombes planantes sans être menacés par la défense anti-aérienne ennemie.
Il se pourrait même que, en raison de pénuries de missiles sol-air rencontrées ces dernières semaines, la défense anti-aérienne ukrainienne soit bientôt à sec. En effet, selon les documents du Pentagone qui ont fuité début avril, ces stocks de missiles pourraient être « complètement réduits » avant la fin du mois de mai.
L’armée de l’air ukrainienne n’est pas la seule à avoir souffert après 14 mois de conflit intense. Ce lundi, dans le journal espagnol El Pais, le général Sergei Melnik admet que l’Ukraine manque de munitions pour son artillerie et ses chars. Au sujet des troupes, il avoue que « les militaires de métier […] sont déjà épuisés, blessés ou en convalescence. Ou ils sont morts ». Toutefois, le général fonde beaucoup d’espoir sur la future contre-offensive ukrainienne.
Cependant, compte tenu de l’état dans lequel se trouve son armée, on voit mal comment Kiev pourrait être en mesure de mener une contre-offensive victorieuse face à la Russie. Rappelons que cette contre-offensive, annoncée depuis des mois dans la presse occidentale, a été constamment reportée. Une manière aussi, peut-être, de différer la contre-contre-offensive et au finale la défaite.