Cette semaine, « l’argent des Africains » vous emmène à Madagascar, à la rencontre d’Andry-Patrick, responsable de la rubrique culturelle d’un quotidien à Tananarive. Malgré un travail énergivore et peu rémunérateur, il continue de s’épanouir dans son métier. Il a accepté de nous détailler ses dépenses mensuelles.
« L’idée de devenir journaliste m’a toujours trotté dans la tête », se souvient Andry-Patrick. Ce jeune Tananarivien de 27 ans travaille depuis deux ans pour l’Express de Madagascar, l’un des quotidiens les plus réputés de l’île rouge. Du lundi au dimanche il part en reportage, il rencontre et interroge, écoute et écrit au gré des événements culturels.
Ses journées se terminent souvent après 20 heures, sans compter les embouteillages interminables qui paralysent la capitale aux heures de pointe. Ce train de vie « a toujours été plus ou moins difficile », confie-t-il, et lui demande beaucoup d’investissement personnel.
« J’ai appris à vivre le journalisme par pure passion »
À demi-mot, Andry-Patrick laisse entendre que certains jours sont moins aisés que d’autres, et malgré tout son dévouement, ses 400 000 ariarys mensuels (soit 115 euros) sont à peine suffisants pour vivre.
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La morosité économique sur la Grande île n’a pas épargné les organes de presse, explique le journaliste, qui déplore que ceux-ci soient happés par les divers partis politiques pour devenir des supports de désinformation.
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S’il ne peut pas se permettre d’épargner, il ne se plaint pas de sa rémunération, supérieure au revenu minimum de 133 000 ariarys (39 euros par mois). Il partage un appartement avec quatre amis dans le quartier d’Ambatomainty, pour une somme de 43 euros mensuels auxquels s’ajoutent 8 euros d’électricité. Une lourde charge qu’il a choisi d’assumer seul en quittant, il y a six mois, le foyer parental.
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La nourriture, sa plus faible dépense
Un plat en gargote ne coûte pas très cher : 43 centimes pour du riz et un peu de viande, parfois du bouillon. Plutôt que les supermarchés, où il se contente d’acheter les produits de première nécessité (huile, pain…), il préfère le marché d’Andravoahangy pour faire ses courses.