Carl, 30 ans, travaille dans une ONG internationale spécialisée dans l’aide alimentaire. Il vit à Kalemie, dans l’est de la RDC, dans l’ex-Katanga, au bord du lac Tanganyika, et gagne 980 euros par mois. Comment les dépense-t-il ? Pour ce nouvel épisode notre série, Carl a accepté de décortiquer ses revenus.
« C’est le hasard » qui l’a amené à occuper ce poste, confie Carl. Avec une licence en sciences politiques et administratives obtenue à l’université de Lubumbashi, à 850 kilomètres au sud de Kalemie, il aurait voulu « trouver un emploi stable dans une administration publique pour garantir sa carrière ».
Depuis 2012, Carl est chargé de la logistique au sein d’une organisation humanitaire qui distribue de l’aide alimentaire et des biens de première nécessité à 15 000 foyers dans un rayon de 300 kilomètres. Un emploi qui lui rapporte 998 514 francs congolais par mois (980 euros) dans un pays où le salaire moyen s’élevait à 30 euros par mois en 2014 selon la Banque mondiale. Le seul revenu de la maisonnée où ce père d’une petite-fille de 8 mois vit avec son épouse, sa belle-sœur et sa sœur cadette.
Carl passe « 30% de son temps sur le terrain », dans des villages parfois éloignés qu’il joint en petit avion humanitaire, afin d’évaluer les besoins de la population locale et l’efficacité des processus d’acheminement de la nourriture et des produits de première nécessité. Ses frais de mission, en plus de son salaire, lui permettent d’économiser un peu.
Construction de sa future maison : 320 à 370 euros
Méticuleux dans ses dépenses, Carl consacre un gros tiers de son revenu à la construction de sa future maison, entre 320 et 370 euros par mois, le plus gros poste de dépense du foyer. « Il reste la toiture et le travail de finissage », explique le jeune homme qui a acheté la parcelle de terrain en 2012, grâce à un prêt de 1 380 euros contracté à la banque, sur un an.
Sa nouvelle maison qui comportera un salon, une salle à manger, trois chambres, une cuisine et trois salles d’eau, se situera dans le même quartier que celle qu’il loue actuellement, pour 183 euros par mois, en périphérie de la ville. Un loyer qui ne tient pas compte de l’eau et de l’électricité qui lui coûtent moins de 40 euros par mois.