Alors même qu’elle passera en correctionnelle en 2018 pour l’affaire dite du « mur des cons », Françoise Martres, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature, vient d’être promue par la nouvelle Garde des sceaux, Nicole Bellboulet.
L’ancienne présidente du Syndicat de la magistrature (SM), Françoise Martres, est proposée par le Garde des sceaux au poste de première vice-présidente de la cour d’appel de Bordeaux, selon un article du Figaro daté du 12 juillet.
La magistrate devra voir sa candidature validée par le Conseil supérieur de la magistrature, qui devra décider si elle peut être promue alors même qu’elle est mise en examen dans l’affaire du fameux « mur des cons », qui avait fait scandale après la diffusion d’une vidéo diffusée par Atlantico, après qu’un journaliste de France 3 l’a transmise au site Internet.
En avril 2013, ce dernier avait réalisé une interview de Françoise Martres au siège du syndicat étiqueté à gauche. Il avait remarqué une étrange accumulation de portraits de personnalités publiques, souvent de droite, placardés sur un mur avec des autocollants du Front national et des slogans diffamatoires. Une inscription avertissait quiconque aurait voulu apporter sa contribution à la fresque : « Avant d’ajouter un con, vérifiez qu’il n’y est pas. »
Accusé de dérive partisane, le syndicat avait été très vivement critiqué, non seulement par les personnalités politiques figurant sur ce « mur », mais aussi par un grand nombre de figures publiques. Le fait que des membres de familles de victimes de crimes figurent sur ce mur avait nourri le scandale.
Plusieurs responsables politiques, dont Nadine Morano – ancienne ministre de Nicolas Sarkozy – et des membres du Front national avaient alors réclamé la dissolution du syndicat. L’organisation s’était défendue en parlant d’images captées à son insu dans un lieu privé et avait qualifié ce mur de « défouloir ».
Visée par douze plaintes de personnalités épinglées sur ce « mur des cons », Françoise Martres, a été mise en examen en 2014. Après plusieurs péripéties judiciaires, elle sera finalement jugée pour « injure publique » du 4 au 7 décembre 2018 à Paris.