Deux ans et demi après le scandale, le procès se profile. La cour d’appel de Paris a confirmé ce lundi le renvoi en correctionnelle de Françoise Martres, la présidente du Syndicat de la magistrature (SM), pour « injures publiques » dans l’affaire dite du « Mur des cons ».
La juge d’instruction avait ordonné le renvoi en procès de la magistrate après sa mise en examen en mars 2014 suite aux plaintes de douze personnes. Mais le parquet de Paris avait fait appel pour obtenir un non-lieu.
« On ne peut que regretter cette décision », a réagi Françoise Martres. « On ne peut pas considérer comme éditeur quelqu’un qui n’a pas voulu rendre public quelque chose », a-t-elle expliqué.
Révélée en avril 2013 par la caméra du journaliste de France 3 Clément Weill-Raynal, le fameux pêle-mêle arborait des portraits de nombreuses personnalités, essentiellement de droite, et « légendées » par les soins des syndicalistes. Le SM s’était défendu, qualifiant le mur de simple « défouloir ». Les syndicalistes ont toutefois indiqué ce lundi attendre le jugement dans la sérénité.
« Mur de la honte »
Sur le « mur des cons » se côtoyaient entre autres Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, Patrick Balkany, Nadine Morano, Luc Ferry, Christine Boutin. Plusieurs patrons de presse et journalistes y étaient également épinglés, comme Etienne Mougeotte, Eric Zemmour, Patrick Le Lay ou Yves Thréard. Alain Soral, Dieudonné, et des économistes comme Jacques Attali et Alain Minc étaient aussi affichés.