L’ancien président du Mali, Amadou Toumani Touré (photo ci-contre en compagnie de l’ancien chef d’État français), a été entendu en qualité de témoin le 24 mars à Dakar par la Division des investigations criminelles (DIC) dans le cadre de l’affaire du financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
L’information est restée secrète pendant près d’une semaine. L’ancien président du Mali, Amadou Toumani Touré (ATT), a été entendu en qualité de témoin le 24 mars à Dakar par la Division des investigations criminelles (DIC) dans le cadre de l’affaire du financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
L’audition a eu lieu en présence de deux juges d’instruction français du tribunal de grande instance de Paris et a duré plusieurs heures. La DIC exécutait ainsi une commission rogatoire de la justice française.
Le Mali fut l’un des terrains de jeu préférés de Kadhafi et le premier bénéficiaire de ses investissements en Afrique - environ 250 milliards de F CFA (380 millions d’euros) entre 2002 et 2011. Les juges français veulent vérifier le rôle de Bamako dans d’éventuels versements occultes et soupçonnent certains hommes d’affaires maliens d’être impliqués dans l’affaire.
Dans le cadre de l’enquête, ils avaient déposé en août 2014 une demande d’entraide judiciaire internationale au ministère de la Justice à Bamako, par le biais de l’ambassade de France. Outre des politiciens et des hommes d’affaires de l’entourage d’ATT, son ancien conseiller Cheick Amadou "Bany" Kanté est cité dans la demande d’entraide.
"Bany" Kanté gérait certains investissements libyens au Mali. Ex-DG d’Air Mali, représentant de la Libyan Africa Investment Portfolio (LAP), secrétaire national adjoint du parti pour le développement économique et social (PDES) - le parti d’ATT - et proche de Béchir Salah, l’ancien directeur de cabinet de Kadhafi, il est soupçonné d’avoir joué un rôle de "porteur de valises" dans l’affaire du financement présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par Mouammar Kadhafi.