Confronté à la montée du sujet de l’insécurité après plusieurs épisodes de violences, Jean Castex s’est rendu à Nice, samedi 25 juillet, avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice. Accompagné de Gérald Darmanin et d’Éric Dupond-Moretti, le Premier ministre a affiché sa détermination à lutter contre l’insécurité, annonçant notamment des mesures de « proximité » pour « faire cesser les violences du quotidien ».
Renforcement de l’action pénale de proximité, amende forfaitaire pour usage de stupéfiants, déploiement de policiers supplémentaires dans les semaines à venir, expérimentation avec la police municipale… Dans un discours d’une quinzaine de minutes, prononcé devant la préfecture, le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures concernant les forces de l’ordre, rappelant que son gouvernement ne tolérerait pas « l’inacceptable ». « La seule loi qui vaille, c’est celle de la loi républicaine et de l’État de droit », a-t-il insisté.
Généralisation de la forfaitisation des délits de stupéfiants
Le Premier ministre, qui a fait de la sécurité l’une de ses priorités, a annoncé la généralisation à la rentrée des amendes forfaitaires pour consommation de drogue. Elle doit permettre, selon lui, de « lutter contre les points de vente qui gangrènent les quartiers ».
Cette procédure, une amende forfaitaire de 200 euros, s’applique à toutes les drogues mais vise d’abord les usagers de cannabis. Elle est déjà appliquée dans plusieurs villes de France comme Reims (Marne) ou Rennes. L’amende, si elle est réglée sous quinze jours, est minorée à 150 euros. Au-delà de 45 jours, le contrevenant devra s’acquitter d’une majoration fixée à 450 euros.
La mesure doit aider les forces de l’ordre à « appliquer une sanction sans délai », a affirmé Jean Castex, après avoir déambulé dans le quartier des Moulins, un haut lieu du trafic de drogue à Nice et théâtre de violences depuis plusieurs jours.
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« La justice a trop longtemps été délaissée », a souligné M. Castex, citant le philosophe du XVIIIe siècle Cesare Beccaria : « l’important dans une peine, ce n’est pas sa sévérité, mais sa certitude », or « l’État, faute de moyens suffisants, a laissé s’installer l’incertitude ».
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Dès sa déclaration de politique générale, le 15 juillet, M. Castex avait promis « une réponse ferme et sans complaisance » à des « faits inacceptables qui exaspèrent les Français », évoquant plusieurs épisodes récents. Il avait cité les violences « commises dans les quartiers des Grésilles et de Chenôve à Dijon » – où il s’est rendu une semaine après sa nomination –, « l’attaque ignoble contre un chauffeur de bus à Bayonne, les guets-apens tendus aux représentants des forces de l’ordre et à nos pompiers dans certains quartiers, les trafics en bas des cages d’escaliers, la banalisation de la délinquance du quotidien ».
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