Féminisme et porno font-ils bon ménage ? Au vu des événements récents, l’enquête sur Jacquie & Michel avec la mise en examen de cinq personnes, dont les deux fondateurs du site, ils ont plutôt intérêt. Mais qu’est-ce qu’un porno féministe ? Est-ce simplement possible ? Ovidie en a réalisés – le fameux porno pour femmes – , mais ça n’a pas cassé la baraque. Depuis, elle lutte contre les dérives du porno... La majorité des consommateurs de X ne sont pas féministes, c’est le moins qu’on puisse dire. Le business, sous la pression progressiste, risque de péricliter, s’il doit s’aligner sur les standards des Carolines, les sœurs Censure, Haas et Fourest. Pourtant, le porno ET le féminisme sont deux importantes mamelles du progressisme. Là encore, il y a bug dans la Matrice.
Tout est parti de ce témoignage pour des faits remontant dix ans en arrière. « Lucie », le prénom trouvé par BFM TV, a des dettes, et elle décide de gagner de l’argent en tournant des vidéos pour Jacquie & Michel, qui font tourner, c’est le cas de le dire, énormément d’amatrices (des non-professionnelles qui font des prestations occasionnelles).
La plateforme promet à la jeune femme qu’elle touchera 1 000 euros par tournage. En plus du contrat établi, Lucie signe un formulaire dans lequel sont précisées les pratiques sexuelles, le genre des partenaires et qui garantit que son visage soit flouté. Mais rien de tout ça n’est ensuite respecté.
D’après elle, Lucie touchera un cinquième de la somme, un peu comme les donneurs de reins en Inde à qui les commerciaux occidentaux (suivez notre regard) promettent 3 000 dollars et ne donnent que le 10e de la somme, sans compter les effets secondaires lorsque l’ablation est mal réalisée. Et Lucie, des effets secondaires, elle en a connus !
« Entre chaque prise, je pleurais et je leur disais : “je ne peux pas, c’est douloureux, ça fait mal”. Mais plus je disais ça, plus ils y allaient forcément, (...) J’avais beau dire “aïe”, ils faisaient une pause de 30 secondes et ils reprenaient ».
Nous dirons qu’il s’agit des effets secondaires à court terme, voire immédiats. Les suivants sont moins de l’ordre de l’intime que du social :
« À partir du lendemain de la diffusion, tous mes collègues étaient au courant et ils m’ont fait la misère au travail. (...) Je n’étais plus vraiment leur collègue, j’étais la chose qu’ils voulaient se taper. »
En fait, Lucie n’a pas porté plainte, par peur du regard des policiers, et pour se refaire une vie professionnelle. Ce n’est donc pas Lucie et son témoignage qui ont déclenché la mise en examen de Jacquie, Michel et trois de leurs collaborateurs. Il s’agit des associations féministes Les effrontées, Osez le féminisme et Le Nid, qui ont récupéré des témoignages d’actrices qui ont ou auraient subi des violences sexuelles pendant les tournages. Cette mise en examen collective est le résultat d’une enquête déclenchée en 2020.
Ainsi, contre toute attente, alors que le porno fait office de calmant social et de pendant de la censure politique (on accorde toute liberté aux gens dans le domaine sexuel, tout en les privant de libertés politiques), le Système se tire une balle dans le pied, ou dans le cul. Le féminisme, qui ne rapporte rien, s’attaque à un business estimé à 50 milliards de dollars dans le monde, selon larevuedudigital.com.
Le marché mondial est tiré principalement par la vente de sextoys, qui représente 22 milliards de dollars à elle seule, affirme Kantar Média. Amazon est, à ce titre, le plus grand catalogue de références au monde. La production de contenus pornographiques est la seconde source de valeur du secteur.
Avec 12 % des sites internet dans le monde qui seraient des sites à caractère pornographique, les vidéos de ce type représentent plus de 35 % du total des contenus téléchargés sur le web. L’industrie du sexe est, à l’heure actuelle, dans une position dominante sur internet. En outre, les mots-clés à caractère sexuel comptent pour plus 25 % du search mondial.
Comme il existe la CivicTech, FoodTech, FinTech, l’industrie du sexe est en pleine mutation. De nouveaux acteurs dans l’industrie du sexe émergent. Les barrières à l’entrée devenant moindres grâce à l’adoption massive des nouvelles technologies, de nouveaux produits et services apparaissent, orientés direct to consumer, afin de proposer de nouvelles expériences de sexualité.
Ces nouveaux modèles sont pour la plupart des plateformes numériques, qui à la manière d’un YouTube, fonctionnent comme des portails, mettant en relation des producteurs de contenus et des audiences.
Ces portails sont YouPorn, Xvideos, RedTube ou Xhamster pour ne citer qu’eux. Dans un modèle freemium, on comptabilise 300 000 visiteurs par seconde sur ces sites de streaming, dans le monde entier. Un trafic qui serait supérieur à celui de Netflix, Amazon et Twitter réunis !
L’affaire du porno français » ou « french bukkake » a fait état d’une cinquantaine de victimes déjà identifiées, et une dizaine de producteurs et acteurs sont mis en examen pour viols en réunion, traite d’êtres humains et proxénétisme.
Les contenus produits par Pascal Op et Matt Hadix, deux producteurs en détention provisoire, se sont retrouvés, selon le quotidien Le Monde sur le site Dorcel Vision ou Jacquie et Michel avant d’être supprimés suite à la médiatisation de l’affaire
C’est dans ce cadre que les deux plus importants producteurs français de contenus, Dorcel et J&M, ont été auditionnés au Sénat dans une mission d’information sur les dérives du secteur. Le dérushage de cette double audition est ici . Voici un extrait avec Laurence Rossignol qui dénonce l’accès trop facile du site J&M pour les mineurs :
Laurence a même trouvé un préjugé raciste :
« Je suis allée voir sur votre site. Vous avez une rubrique interraciale et dans cette rubrique, j’ai trouvé le synopsis d’un film : Gina, Chloé et Cheryl vont vous montrer comment on s’occupe d’une grosse bite black. Avez-vous aussi des films dans lesquels on dit comment s’occuper de grosse bite blanche ? La question de Laurence Rossignol (PS), adressée à Gregory Dorcel, est crue et fait référence aux préjugés racistes récurrents dans les moteurs de recherche de sites porno.
Au-delà de cette mission d’information, connaissant la faible influence du Sénat sur le Système, qui fonctionne sur le profit, l’impunité et la désinformation, on ne se fait pas de soucis pour les producteurs de X. Mais les nettoyages féministes récents dans les partis politiques de gauche, que ce soit à la mairie de Paris ou à La France Insoumise, où des agresseurs sexuels présumés ont dû démissionner sous la pression, devraient faire réfléchir les protagonistes de cette industrie florissante.
La question est simple : le Système est-il capable de renoncer à d’importantes marges pour imposer sa ligne politique ? Autrement dit, le politique prime-t-il l’économique ? L’idéologie va-t-elle faire plier le profit ?
Un élément de réponse : quand on voit avec quelle légèreté et quelle brutalité le covidisme (l’idéologie mondialiste sanitaire) a mis à genoux les économies de nombreux pays en 2020-2021, on peut assez rapidement répondre. Il semble que la vague féministe, et derrière elle la vague LGBT, n’en est qu’à ses débuts. Le tsunami va venir.
La réponse de J&M aux attaques des féministes
Suite aux premières révélations dans la presse des témoignages de victimes présumées, en novembre 2020, les deux diffuseurs français avaient indiqué leur volonté d’adopter des chartes éthiques et déontologiques. Vincent Gey, avait insisté sur l’obligation faite désormais à tous les producteurs collaborant avec le groupe Ares de signer une charte éthique. « Les équipes internes du groupe procèdent à de nombreux contrôles inopinés […] Nos équipes n’ont jamais relevé d’incidents majeurs sur les tournages », avait-il assuré. Poussé dans ses retranchements, il avait fini par concéder que l’équipe en question n’était en fait « qu’une seule personne » et que certains contrôles se faisaient à distance, en visioconférence. (Public Sénat)
La réaction de Cauet, qui a souvent invité des actrices X
« Je pense que cette affaire va faire un pschitt phénoménal »