Il y a à peine moins de deux ans, le 9 mai 2015, plusieurs dizaines d’hommes armés, essentiellement venus du Kosovo, rentraient dans la ville de Kumanovo, dans l’Ancienne République yougoslave de Macédoine, pour attaquer la ville au nom du nationalisme albanais.
Durant quasiment deux jours, les terroristes vont s’opposer aux forces armées macédoniennes dans un combat apocalyptique au feu nourri, en plein milieu de cette municipalité majoritairement slave et orthodoxe, qui est la deuxième la plus peuplée du pays.
Au bout de 48 heures, les terroristes vont se rendre après un bain de sang où quatorze des leurs vont périr, ainsi que huit policiers macédoniens. Cette attaque surprise, d’ampleur inédite dans le sud des Balkans depuis les guerres de 1998 à 2001, se produisit comme par hasard le jour où le président macédonien Gjorge Ivanov avait bravé les ukases des atlantistes et osé se rendre à Moscou aux côtés de Vladimir Poutine pour célébrer le 70e anniversaire de la victoire sur la nazisme en 1945. Au Kosovo, les assaillants tués vont avoir droit à des funérailles en grande pompe et vont être considérés comme de véritables héros du nationalisme albanais.
Les 37 terroristes survivants arrêtés, quant à eux, vont quasiment tous être condamnés à de lourdes peines de prison. En réaction à cette décision, le gouvernement autoproclamé du Kosovo a promis, fin 2017, de débloquer un fonds d’urgence de 219.000 € pour venir en aide aux familles des terroristes tués ou incarcérés.
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Cela est d’autant plus ahurissant que le Kosovo ne doit sa survie qu’au soutien militaire et financier de Bruxelles et de Washington. Depuis 1999, le Kosovo a reçu de ses mentors 4,5 milliards d’euros, soit plus d’argent par tête d’habitant que l’Europe avec le plan Marshall, et l’Union européenne s’est d’ailleurs engagée sur un plan de subvention de 645,5 millions d’euros du Kosovo entre 2014 et 2020.
L’accord de stabilisation et d’association signé entre l’Union européenne et le Kosovo stipule que « l’Union européenne continuera à aider le Kosovo à avancer sur la voie européenne grâce au processus de stabilisation et d’association, politique conçue par l’UE pour stimuler à la fois la coopération avec les pays des Balkans occidentaux et la coopération régionale ».
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Pour comprendre la singularité et la fonction réelle de l’État fantoche du Kosovo, voici un article du 30 juillet 2016 publié sur les blogs de Mediapart.
Kosovo : Daech entraîne les terroristes
sous les yeux de l’OTAN et de l’UE
Ces derniers jours, des nouvelles informations ont déclenché des alertes sur l’étendue réelle de la présence djihadiste dans le narco-état créé par l’OTAN et par les pétromonarchies. Les camps d’entraînement de l’État islamique au Kosovo seraient jusqu’à cinq, et se trouveraient à Ferizaj, Gjakovica, Decani, Prizren et Pejë.
Lorsque nous dénonçons les responsabilités américaines et européennes de la naissance et la croissance des organisations djihadistes qui répandent la terreur du Moyen-Orient à l’Europe, de l’Asie à l’Afrique, nous ne parlons pas seulement du fait que des décennies de guerres, déstabilisation, embargos et interventions impérialistes de divers types, ont créé le terrain fertile afin qu’un nombre croissant de musulmans se joignent à l’État islamique, al-Qaïda ou Boko Haram.
Dans certains cas, les responsabilités sont directes, il existe une filière précise qui part des gouvernements et des états-majors des pays membres de l’Union européenne et des États-Unis et qui arrivent jusqu’aux réseaux de la terreur que les organisations djihadistes créent dans les territoires.
Nous avons parlé dans le passé de la présence du djihadisme dans la péninsule des Balkans. Une pénétration qui remonte aux années 90, lorsque l’administration des États-Unis et les puissances européennes, l’Allemagne en tête, soufflaient sur les divisions ethniques et religieuses qui existaient déjà dans la Yougoslavie d’alors pour déstabiliser un État qui, au cours de quelques années, après des guerres civiles sanglantes et des missions militaires occidentales criminelles, a cessé d’exister.
Une opération qui a pu compter sur la coopération active et intéressée des pétromonarchies puis de la Turquie, qui ont versé des milliards de dollars sur la Bosnie, sur la Macédoine, sur certaines provinces de la Serbie comme le Kosovo et le Sandzak, pour favoriser l’émergence de forces fondamentalistes et, dans certains cas explicitement jihadistes à utiliser pour étendre les tentacules de l’Arabie saoudite aux Balkans. Nous avons parlé à plusieurs reprises, au cours des mois et des années passées, de la pénétration de l’État islamique en particulier au Kosovo et en Macédoine, où le sigle terroriste a pu compter sur les infrastructures, jamais dissoutes entièrement, héritées des groupes de guérilla albanaise encore active en partie et caractérisée par une identité islamique de plus en plus fondamentaliste.
Ces derniers jours, des nouvelles informations ont déclenché des alertes sur de l’étendue réelle de la présence djihadiste dans le narco-état créé par l’OTAN et par les pétromonarchies. Les camps d’entraînement de l’État islamique dans le Kosovo seraient jusqu’à cinq, et se trouveraient à Ferizaj, Gjakovica, Decani, Prizren et Pejë. Où des centaines d’aspirants jihadistes, la plupart d’ethnie albanaise provenant de divers pays, en plus d’étudier l’arabe et une version paranoïaque du Coran, apprennent à utiliser les armes et les explosifs et différentes techniques de guérilla, formés par des hommes du Califat et par des « ex » miliciens de l’UCK, la soi-disant « armée de libération » kosovare qui grâce à la guerre déclenchée par l’Alliance atlantique contre la Yougoslavie en 1999 avait réussi à s’imposer dans l’ancienne province autonome de Belgrade devenu « indépendante ».
Tout cela se passe dans un petit territoire qui est en fait encore un protectorat de l’Alliance atlantique et de l’Union européenne, des institutions qui peuvent compter sur la présence au Kosovo de diverses bases militaires, de centres de commandement et de contrôle, de dizaines de milliers de militaires, observateurs et fonctionnaires civils. Par exemple, le camp d’entraînement de Daech de Ferizaj se trouverait à quelques kilomètres de Camp Bondsteel, la plus grande base militaire que les Etats-Unis aient jamais réalisé en dehors de leur propre territoire après la guerre du Viêt Nam, qui accueille en moyenne 7.000 soldats et employés civils. Près de Gjakovica, une autre ville kosovare qui abrite l’un des camps d’entraînement du Califat, siège le détachement aéronautique de l’Amiko (Force italienne de l’Air au Kosovo), ce qui n’a pas empêché que Daech prolifère à un pas des installations de la mission de la KFOR. Et la même chose arrive à Pejë, où surgit le Village Italia, et à Prizren, où la présence de l’Alliance atlantique est également consistante.