Le ministère russe de la Défense a affirmé mardi avoir abattu une roquette américaine de longue-portée GLSDB, première confirmation que ces munitions ont été livrées à l’Ukraine qui les juge cruciales pour lancer sa prochaine contre-offensive.
« La défense anti-aérienne (...) a abattu 18 roquettes du système Himars et une roquette guidée GLSDB », a indiqué le ministère dans son communiqué quotidien au sujet de ces bombes guidées d’une portée de jusqu’à 150 km, promises à Kiev par les États-Unis début février.
Les GLSDB (pour Ground Launched Small Diameter Bomb en anglais) sont des engins de petit diamètre et de haute précision fabriquées par l’Américain Boeing et le Suédois Saab. Ils peuvent voler jusqu’à 150 km et donc menacer des positions russes, en particulier les entrepôts de munitions, loin derrière les lignes de front.
L’Ukraine a martelé avoir besoin de telles munitions pour détruire les lignes de ravitaillement russes et ainsi surmonter son déficit en hommes et en munitions en vue de sa contre-offensive annoncée pour repousser les forces russes qui occupent une large partie du sud et de l’est de l’Ukraine.
La livraison en juin 2022 à l’armée ukrainienne de systèmes de lance-roquettes mobile de haute précision Himars avec des munitions d’une portée de quelque 80 km avait permis à l’Ukraine de ravager les arrières de l’armée russe, ouvrant la voie aux contre-offensives ayant conduit à la reconquête de larges territoires dans le sud et le nord-est du pays entre septembre et novembre.
Pour répondre à la menace des Himars, les forces russes ont rallongé leurs lignes de ravitaillement, éloignant notamment leurs entrepôts d’armes et munitions du front.
Les Occidentaux se sont montrés récalcitrants à fournir des systèmes de plus longue portée, craignant qu’ils ne puissent servir à frapper le territoire russe et provoquer une escalade.
Kiev a, de son côté, promis à plusieurs reprises qu’elle ne s’en servirait que pour attaquer des cibles en territoire occupé.
Les États-Unis ont finalement annoncé le 3 février qu’ils fourniraient des GLSDB à l’Ukraine, mais le calendrier de livraison n’avait pas été annoncé, certaines sources estimant que plusieurs mois étaient nécessaires avant leur déploiement sur le terrain.