Le 3 juin 2016, à l’initiative des États-Unis et avec l’accord de la Chine, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité une nouvelle résolution renforçant les sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).
La résolution 2356 a ajouté à la liste des sanctions quatorze personnes et quatre institutions nord-coréennes – dont une banque et deux compagnies commerciales – portant à 53 le nombre des personnes et à 46 celui des entités de la RPD de Corée soumises aux sanctions des Nations unies. Pour les personnes concernées, les mesures consistent en un gel de leurs avoirs à l’étranger et une interdiction de voyager.
Si les États- Unis ont applaudi à l’adoption de cette résolution à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité (y compris la Chine, liée à la RPDC par des accords politiques, économiques et militaires qui en font son principal partenaire étranger), la portée des mesures, qui ont fait l’objet de négociations avec Pékin, est en-deçà de ce qu’espéraient les Américains et leurs alliés : les nouvelles sanctions sont ciblées et ne consistent pas en de nouvelles restrictions commerciales, notamment sur les approvisionnements de la Corée du Nord en hydrocarbures – ce qui aurait eu pour effet d’asphyxier encore davantage l’économie nord-coréenne. Néanmoins, cette résolution du Conseil de sécurité est la septième depuis 2006 – et la première qui intervient après des tirs de missile balistiques nord-coréens de moyenne portée.
Si la Chine a une nouvelle fois appelé au dialogue, cette initiative des Nations unies portée par les États-Unis ne s’inscrit pas dans une démarche de retour à la table des négociations – alors que quelques jours plus tôt Washington a effectué un exercice d’interception de missile, clairement perçu comme une mise en garde contre Pyongyang, et que se poursuit le déploiement en Corée du Sud du système américain de missiles antimissile Terminal High Altitude Defence Area (THAAD), vivement dénoncé par Pékin et Moscou comme une atteinte à leur sécurité.