La zone euro vient de vivre une nouvelle semaine où toutes les fadaises qu’elle avait érigées en dogmes : les bienfaits de l’euro fort, l’irréversibilité de l’adhésion à l’euro, l’égalité entre les États membres, ont remarquablement volé en éclats.
Sortir de l’euro : une « grande chance » pour la Grèce La plus belle apostasie de la semaine nous est venue d’Allemagne. Alors qu’Angela Merkel s’échine à faire croire qu’elle tient à garder la Grèce dans la zone euro, en déclarant notamment à Tokyo : « Je l’ai dit à de multiples reprises, et je peux le redire encore ici : notre objectif politique est de maintenir la Grèce dans la zone euro. Nous y travaillons depuis de nombreuses années », le président de la commission des finances au Bundestag, Peter Ramsauer, figure de la CSU et allié d’Angela Merkel, a craché sa pastille dans les colonnes de Bild : « En quittant la zone euro, comme l’a suggéré le ministre des Finances (Wolfgang) Schäuble, ce pays pourrait renouer avec la compétitivité dans une perspective monétaire grâce à une nouvelle drachme. [...] Cela offrirait à la Grèce une grande chance de se renouveler sur les plans économique et administratif, se préparant ainsi à un retour ultérieur dans la zone euro dans une position de force », poursuit-il.
Les esprits raisonnables ne disent pas autre chose depuis quatre ans. La convergence des politiques économiques imposée par une zone monétaire optimale tue la Grèce à petits feux. Comme l’ensemble des pays du sud de l’Europe. Le bon sens est d’imaginer une sortie temporaire de ces pays pour leur permettre de souffler et de retrouver une compétitivité nouvelle grâce à une dévaluation massive. Tout le problème vient du dogme porté par Bruxelles et Berlin depuis plusieurs années de l’irréversibilité de l’appartenance à la zone euro.
Et un dogme qui s’effondre ! Un !
L’Allemagne bien décidée à punir la Grèce
Il faut absolument lire les coulisses de Jean Quatremer consacrées aux négociations entre l’Union et la Grèce depuis l’arrivée de Syriza pour comprendre que plus personne en Europe ne se soucie de mettre en place une zone euro responsable. Chacun cherche à tirer la couverture à soi, et tant pis si elle casse.
Le plus cocasse tient sans doute aux relations houleuses entre la Grèce et l’Allemagne.