Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a mis en garde samedi à Athènes contre la menace que font selon lui peser les "forces populistes d’extrême droite" en Europe et notamment le Front national en France.
Il faut "choisir entre le respect de la démocratie et le risque d’une poussée des forces populistes d’extrême droite en Europe", a déclaré M. Tsipras dans un anglais hésitant, avant une entrevue avec le premier secrétaire du parti communiste français, Pierre Laurent.
"À cause de ces difficultés au sein de l’Union européenne, on constate une poussée radicale de (la présidente du Front national Marine) Le Pen et des forces d’extrême droite (...) Si l’on veut être proeuropéen, il faut respecter la démocratie dans l’Union européenne", a-t-il déclaré.
Le Front national est en tête dans les sondages en France pour les élections départementales des 22 et 29 mars. Le gouvernement de gauche radicale de M. Tsipras mène actuellement de dures négociations avec ses créanciers européens pour gérer la très lourde dette publique de la Grèce.
Le Premier ministre a affirmé plusieurs fois que les gouvernements conservateurs européens, dont ceux du Portugal et de l’Espagne, tentaient de piéger Athènes pour conduire son pays à une "asphyxie financière".
Le gouvernement grec a averti ses partenaires qu’une poursuite dans l’UE de la politique d’"austérité fiscale" pourrait seulement favoriser les eurosceptiques et la progression de l’extrême droite.
En Grèce même, le gouvernement affirme que cinq années de coupes budgétaires ont causé une crise humanitaire et ont poussé les Grecs dans les bras du parti néonazi Aube dorée, arrivé troisième aux élections de janvier malgré des enquêtes en cours sur ses dirigeants