Laurent Couaillier, commerçant à Rocroi, dans le département des Ardennes, a été entendu par les gendarmes suite à la plainte d’un de ses clients contre lui, rapporte L’Ardennais. Sa faute ? N’avoir pu lui fournir un exemplaire de Charlie Hebdo...
L’hystérie qui s’est emparée de certains suite aux attentats contre le journal islamophobe Charlie Hebdo le 7 janvier dernier n’a pas encore rendu son dernier souffle, loin s’en faut.
Partout en France, lors de la sortie du « numéro des survivants », la ruée sur les kiosques a provoqué agacement, colère et agressivité chez nombre d’opportunistes de la liberté d’expression, les marchands de journaux n’ayant pu toujours subvenir à leur besoin et calmer leur impatience de consommateurs. Pour parer à ces désagréments, Laurent Couaillier, propriétaire de la maison de la presse de Rocroi, a préféré mettre en place une liste d’attente basée sur un système de réservation, comme l’ont fait d’autres commerçants. Une liste indexée logiquement sur le nombre d’exemplaires reçus, en l’occurrence 160 pour la première fournée.
Pas de chance pour ce client un brin nerveux : 164e sur la liste, il ne peut se procurer immédiatement son petit objet de consommation « subversive ». Aigri, il exige tout de même d’en obtenir un, et revient à la charge avec virulence le lendemain. Une agressivité qui provoque bien sûr une réaction du commerçant, qui prie son client de bien vouloir quitter la maison de la presse. Celui-ci s’exécute... et file déposer plainte à la gendarmerie pour refus de vente.
« J’ai été entendu 45 minutes par les gendarmes de Rocroi, précise le commerçant. J’espère que la plainte va être classée sans suite. Je n’ai jamais eu de casier, cette histoire est hallucinante. » Gageons que la gendarmerie entendra sa demande, le « refus de vente » pouvant bien évidemment être justifié par l’épuisement des stocks.