Le jeune soldat Dan Love, au nom prédestiné, a été affecté aux réparations mécaniques pendant son séjour au Viêt Nam. Il a eu le temps d’écrire un journal de bord, de 1965 à son retour – vivant – aux États-Unis en 1970. La voix off de fin nous apprend qu’il « souffre d’un cancer provoqué par l’agent Orange ».
« C’est absurde, cette guerre est une putain de loterie, et tout le monde fait comme si tout ça était normal. »
« Drôle de situation, nous sommes au fin fond du Viêt Nam en train de regarder un Américain qui marche sur la Lune, je pense à mes copains et à mes parents là-bas qui comme moi, vont planer toute la nuit. Ce soir, on est des millions à oublier la guerre. »
« À côté de moi, un gars devient dingue lorsque Niel Armstrong monte sur scène, il me tape sur l’épaule et il me dit : “Quand tu penses que le type qui a marché sur la Lune est un Américain, tu te dis que cette guerre, on va la gagner”. »
« À Dông Tâm, on dit qu’il y a deux sortes de soldats : les rapides, ou les morts. Moi je fais partie d’une autre catégorie : les désillusionnés. »
« 30 juin 1970, le jour est enfin arrivé, mais où est le soulagement que j’attendais ? Moi qui voulais combattre cette guerre, je ne sais même plus si j’y crois encore. Quand j’arriverai à la maison, ma mère sera là, sur le seuil : “Dan, mon fils, bien vivant !” Bien vivant ? J’en suis pas si sûr. »
Soixante ans plus tard, les gouvernements américains n’envoient plus aussi facilement leurs troupes réparer la liberté, la démocratie et le capitalisme : il y a les proxys (et les mercenaires des sociétés privées) pour ça. Après les expériences désastreuses du Viêt Nam et de l’Afghanistan, les sacs noirs de retour sur le tarmac, pas question de risquer de nouvelles révoltes intérieures et de gérer des millions de traumatisés.
« C’est difficile de voir ces images, de voir le retour de cette organisation terroriste que nous avons combattue pendant 20 ans, ces images où ils reprennent le contrôle d’un pays à qui nous avions redonné la liberté, de voir tout cela s’effondrer en quelques semaines, c’est difficile à regarder. »
En Ukraine, ce sont des bombes américaines, mais des soldats ukrainiens et de l’argent européen. En Palestine, ce sont des bombes américaines, mais des soldats israéliens. Ce sont eux qui vont bientôt souffrir du syndrome de stress post-traumatique, qui se suicideront et se drogueront à mort.
Trump, qui se targue de faire la paix partout, fait la guerre sans la faire, les mains propres. L’Amérique continue à tuer, mais avec un long couteau.
C’est Netanyahou qui a écrit le discours de Trump ?
Trump attend son prix Nobel