La Banque centrale d’Allemagne a terminé le rapatriement de la totalité des stocks d’or dont elle disposait à Paris. Le même mouvement est en cours aux États-Unis en vertu des réclamations formulées depuis 2012 par les eurosceptiques allemands.
La Bundesbank, la Banque centrale allemande, a annoncé le 23 août qu’elle avait terminé de ramener à Francfort les 374 tonnes d’or qu’elle possédait dans les coffres de la Banque de France.
Cette quantité d’or correspond à 11 % de la totalité des réserves aurifères allemandes. Effectuées dans le secret le plus total, cette opération, qui devait s’achever en 2020, aura tout de même coûté la bagatelle de 7,7 millions d’euros à la Bundesbank.
Par ailleurs, Berlin a également rapatrié 300 tonnes du plus précieux des métaux lui appartenant des coffres de la Réserve fédérale américaine de New York.
Un débat qui intéresse les eurosceptiques allemands
Cette annonce met en évidence une particularité de l’Allemagne : totalement dépourvue d’or à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le pays a lentement reconstitué ses stocks à partir de 1951, avant de le répartir sur d’autres territoires que le sien au cours de la Guerre froide, de crainte d’une agression soviétique.
Le pays détient actuellement le deuxième plus gros stock du précieux métal dans le monde après les États-Unis, soit 270 000 lingots pesant chacun 12 kg, équivalant à 120 milliards d’euros.
Cette même question des réserves d’or à l’étranger avait donné du grain à moudre au camp eurosceptique allemand en 2012, qui s’était saisi de ce sujet pour réclamer un audit relatif aux quantités d’or détenues par la Bundesbank et leur retour sur le territoire national.