Les six monarchies du Golfe, réunies autour du Conseil de coopération du Golfe (CCG), voulaient un front arabe aussi large que possible sur la condamnation du Hezbollah libanais et son classement comme « organisation terroriste ». Ce sera sans l’Algérie, et la Tunisie peut-être.
Groupe terroriste pour certains, mouvement de résistance pour d’autres, le Hezbollah libanais divise les pays arabes. Les monarchies du Golfe, emmenées par une Arabie saoudite très remontée, ont classé l’organisation chiite comme « groupe terroriste » et demandé aux pays arabes d’en faire de même. Réponse catégorique de l’Algérie : « cela relève des affaires internes du Liban, et du Liban seul ». Au nom de la non-ingérence, Alger avait déjà refusé de rejoindre une coalition panarabe armée, imaginée par le président égyptien et financée par l’Arabie saoudite.
Deuxième refus donc pour les monarchies du Golfe. Pour le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le Hezbollah est « mouvement politico-militaire qui active sur la scène politique interne au Liban. Nous devons dans le même temps respecter la Constitution du Liban et les dispositions sur lesquelles repose la coexistence dans ce pays ».
« L’Algérie a raison de ne pas s’engager dans cette stratégie de formation d’une sainte alliance contre les chiites. Les pays du Golfe veulent nous entraîner dans une aventure dont eux-mêmes ne maitrisent pas les effets collatéraux », explique, pour TSA, l’ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi.