La crise s’est aggravée mercredi entre le Hezbollah et l’ensemble des monarchies arabes du Golfe qui ont classé comme « terroriste » le mouvement chiite pro-iranien, acteur-clé au Liban et soutien du régime de Bachar el-Assad en Syrie.
Cette mesure est intervenue au lendemain d’un virulent discours du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah qui a accusé l’Arabie saoudite, chef de file du Conseil de coopération du Golfe (CCG), d’œuvrer pour une « sédition entre musulmans sunnites et chiites ».
« Les États du CCG ont décidé de classer organisation terroriste la milice du Hezbollah, y compris tous ses dirigeants, factions et associations », a annoncé Abdellatif Zayani, secrétaire général du groupement régional formé de l’Arabie saoudite, du Qatar, de Bahreïn, du Koweït, des Émirats arabes unis et d’Oman.
M. Zayani a justifié dans un communiqué cette mesure par « la poursuite des actions hostiles de cette milice qui recrute les jeunes (du Golfe) pour perpétrer des actes terroristes ». Il a accusé le Hezbollah de « trafic d’armes et d’explosifs, de sédition et d’incitation au chaos et à la violence, ce qui constitue une flagrante violation de la souveraineté et de la sécurité » des monarchies arabes.
Cette mesure, la première du genre prise collectivement par les pays du CCG, intervient dans un contexte de forte tension entre ces monarchies sunnites et le Hezbollah, accusé de servir de tête de pont à l’Iran chiite et de s’ingérer dans les affaires des pays arabes. La tension s’est cristallisée autour du conflit en Syrie où l’Iran et le Hezbollah soutiennent M. Assad, combattu par une rébellion appuyée par les monarchies du Golfe.