La presse française n’a publié qu’une infime partie d’Ushohaia, journal amateur paru en 1989/1990, signé par Yann Moix. Scoop : la Dernière Heure a, en ce mois de novembre, pu consulter l’ensemble des abjections xénophobes, négationnistes et sexistes du jeune Moix. Et c’est encore pire que ce qu’on pensait : vomitif au dernier degré.
Nous ne publions, pour d’évidentes raisons, qu’une infîme partie des archives récupérées. Et posons ouvertement la question, en dépit de l’indéniable liberté d’expression : est-il normal que Yann Moix ait encore droit de cité après avoir commis de tels dessins, écrit de tels textes ?
Est-il encore pertinent d’inviter Yann Moix ?
Souvenons-nous de l’affaire Mehdi Meklat. Ce blogueur et écrivain français a fait l’objet d’une polémique en 2017 lors qu’on découvre qu’il a notamment diffusé des tweets, sous pseudo, ouvertement racistes, misogynes et homophobes. Indigné, Bernard-Henri Lévy part à l’offensive en condamnant le chroniqueur malgré ses excuses publiques. Depuis, Meklat est boycotté par les médias. On ne l’invite plus. Quid aujourd’hui de Yann Moix ? Qu’est-ce qui explique que Cyril Hanouna l’invite ce soir dans son émission ? Pourquoi BHL continue-t-il à le protéger ? En effet, il s’agit de s’interroger sainement face à ce deux poids, deux mesures manifeste. Pourquoi Yann Moix peut-il encore s’exprimer dans les médias quand d’autres personnages à l’origine de propos haineux sont totalement évincés du paysage médiatique ? C’est d’autant plus criant à la lecture des trois numéros d’Ushohaia : peut-on réellement pardonner à l’écrivain son fiel anti-juifs, anti-noirs, anti-femmes, anti-homosexuels et anti-handicapés ?
Exemple d’un des dessins nauséabonds de Yann Moix : l’Abbé Pierre dessiné en train de subir une fellation par un enfant sous-alimenté éthiopien déclarant « Allez, petit. Allez, mange à ta faim ». L’Éthiopie traversait une crise, une famine immense et Yann Moix trouvait cela « drôle ». « L’abbé Pierre, la pin-up des pauvres », écrit-il au-dessus d’un dessin représentant l’Abbé nu. La négrophobie et l’anti-générosité dans un même croquis.
Outre le dessin, par l’écrit aussi, Yann Moix s’est particulièrement défoulé. Un exemple parmi d’autres ici, avec ce texte ignoble écrit sous pseudo à patronyme juif (Elie Cradberg) adressé à Anne Sinclair, présentatrice vedette de l’émission 7 sur 7 sur TF1 dans les années quatre-vingt. Nous vous laissons juger.
On y notera le passage : « (…) tu es une pute et tu le resteras. (…) tous tes invités mâles t’enfourchent haut la bite ». La phallocratie pour saupoudrer le tout ! Yann Moix ne s’arrête devant rien pour alimenter ce qu’il présente comme un magazine de l’extrême. Enfin, il s’en prend aux juifs et à Auschwitz. Négationniste assumé, laissant entendre que la Shoah n’a pas eu lieu (« six millions de juifs soit-disant morts »), il dessine un prisonnier de camp de concentration en train de se masturber devant des os de cadavres. Écœurant.
Humour noir ?
L’humour noir, pourquoi pas ? Pierre Desproges a bien déclaré sur son lit de mort : « Plus cancéreux que moi, tumeur ». C’était drôle.
À la lecture des écrits qui se veulent satiriques de Yann Moix, une évidence apparaît : la haine ressort nettement plus que la drôlerie. Et cela nous interpelle même sur son psychisme... Yann Moix lui-même, après la révélation de sa dérangeante publication, n’a lui même pas caché le « dégoût de lui-même qu’il éprouvait à l’époque... »
Lire l’intégralité de l’article sur dhnet.be
Aller plus loin avec Alain Soral :
Soral répond sur Yann Moix à partir de 22’50 :
Extrait de l’Entretien du mois, juin 2012 :
(Addendum : depuis cet entretien de 2012, Paul-Eric Blanrue, afin de se protéger, a trahi plusieurs fois le Professeur Faurisson devant la cour - NDLR)
Extrait de #NIPNIC épisode 2, avril 2016 :
Bonus :