Préambule
Le nouveau leader du Parti travailliste britannique a été élu de manière écrasante (à près de 60%) le 12 septembre 2015, sur un programme social. Il se déclare ouvertement propalestinien, et a tout le Système contre lui : médias et politiques, de droite comme de gauche. Depuis son élection, les demandes de cartes de membre du Parti travailliste explosent. Corbyn est le candidat anti-Cameron, antilibéral, antiaméricain. Une première en Angleterre, qui a toujours été fidèle – ou soumise – à la grande Amérique.
L’article qui suit, tiré du journal The Telegraph, a été traduit par E&R.
Jeremy Corbyn a prétendu que 9/11 a été "manipulé" pour faire croire qu’Oussama Ben Laden en était le responsable, et permettre à l’Ouest d’envahir l’Afghanistan. Dans les commentaires qui ne manqueront pas de soulever la question de sa capacité à diriger le Parti travailliste, M. Corbyn a semblé accuser George Bush et Tony Blair d’avoir utilisé les attentats du 11 septembre à New York pour entrer en guerre.
Dans une série d’articles qui suivent, M. Corbyn semble aussi approuver des théories du complot controversées d’un "Nouvel Ordre Mondial".
M. Corbyn essayera d’utiliser la conférence de Brighton pour unifier le Parti après avoir menacé de faire bande à part à la suite de sa victoire électorale aussi énorme qu’inattendue.
Cependant, on s’attend à ce qu’un certain nombre de députés travaillistes utilisent cette même conférence pour déclarer publiquement que le Parti ne peut pas être dirigé par M. Corbyn.
Lord Mandelson a déclaré vendredi que le Parti devrait envisager d’évincer M. Corbyn une fois qu’il sera clair pour le public que le Parti "ne peut pas avoir Corbyn comme leader".
M. Corbyn a été lourdement critiqué quelques jours avant d’enlever le leadership travailliste pour avoir suggéré que la mort d’Oussama Ben Laden était "une tragédie".
Dans un article datant de 2003 pour le journal Morning Star, M. Corbyn écrivait :
Les historiens étudieront avec intérêt la manipulation de ces 18 derniers mois.
Après le 11 Septembre, les déclarations accusant Ben Laden et al-Qaïda d’avoir commis ces atrocités ont été établies rapidement et de manière appuyée.
Ceci a été transformé en un attaque contre les Talibans et ensuite, subtilement, en un changement de régime en Afghanistan.
Quoi qu’il en soit, dans les années précédentes, il a écrit une série d’articles qui semblent avoir approuvé la théorie du complot du "Nouvel Ordre Mondial"
Corbyn s’attaque à la machine de guerre étasunienne
La conspiration du "Nouvel Ordre Mondial" est fréquemment reliée aux théories des prétendus "Illuminati", qui revendiquent l’idée "d’un gouvernement mondial totalitaire".
Dans un article pour le Labour Briefing en 1991, M. Corbyn écrivait : "Nous savons maintenant que la Guerre du Golfe était l’inauguration du Nouvel Ordre Mondial : l’Occident blanc, riche et puissant, pourra ainsi maintenir l’ordre économique actuel en utilisant à sa guise toutes les armes de son choix."
La même année, il a dit dans le Socialist Campaign Group News : "Le but de la machine de guerre des États-Unis est de maintenir un ordre mondial dominé par les banques et les entreprises multinationales de l’Europe et de l’Amérique du Nord."
L’année suivante, dans un texte pour le Labour Peace Action, M. Corbyn a dit : "L’urgence est de créer une alternative audacieuse et démocratique au Nouvel Ordre Mondial. Le veto étasunien au sommet de la Terre de Rio ... montre juste qui mène la danse dans ce Nouvel Ordre Mondial et à qui l’on demandera de payer la note."
M. Corbyn a précédemment partagé un projet avec Ken O’Keefe, qui a allégué que le président Bush était un membre du Nouvel Ordre Mondial qui avait orchestré les attentats du 11 Septembre pour un bénéfice personnel.
L’expression a été de fait utilisée dans un discours par George W. Bush lui-même. Le porte-parole de M. Corbyn refusé de démentir que le nouveau responsable du Labour se référait à la théorie du complot du " Nouvel Ordre Mondial" dans ses articles.
Vendredi, le Parti travailliste a annoncé que M. Corbyn utilisera la conférence pour se concentrer sur l’économie, des questions de politique étrangère et la démocratie participative.
Cependant, signe qui confirme les divisions du parti, le Labour a admis que "des différences d’avis" apparaîtraient pendant la conférence.
Dans une note d’information, le Parti a énoncé : "Tout le monde est d’accord que les thèmes de conférence proposés par M. Corbyn constituent les piliers de son mandat de dirigeant. Les différences d’opinion émergeront au milieu de ces paramètres, mais cela fournira le cadre du changement établi par le mandat de Jeremy Corbyn."
M. Corbyn a confirmé vendredi qu’il travaillera avec le SNP [les travaillistes écossais qui veulent eux aussi la peau de David Cameron] pour essayer d’abandonner la force de dissuasion nucléaire britannique, malgré l’opposition interne de son propre arrière-ban [de députés].
Le responsable du Labour a réaffirmé son opposition de longue date au Trident [le programme nucléaire britannique auquel les Écossais sont opposés] et a annoncé qu’il voterait avec les 56 Nationalistes à Westminster sur cette question. Les activistes de l’aile gauche débattront de l’abandon du Trident à la conférence de la semaine prochaine.