Le candidat de la gauche de la gauche a été élu avec 59,5% des voix nouveau leader de l’opposition. Une victoire qui fait grincer des dents au sein de son parti, où une majorité d’élus le jugent bien trop à gauche.
Une victoire sans appel. Jeremy Corbyn, 66 ans, est porté à la tête du Parti travailliste par 59,5% des voix des militants. L’outsider issu de la gauche de la gauche du parti, sur lequel personne n’aurait misé un penny il y a trois mois, enfonce ses trois rivaux Andy Burnham (19%), Yvette Cooper (17%) et Liz Kendall (4,5%). Il leur a rendu hommage dans son discours de victoire, signe de sa volonté affichée d’unir le parti, très divisé, derrière lui. Malgré le vote massif des militants en sa faveur, l’immense majorité des élus travaillistes lui étaient hostiles durant la campagne.
Corbyn compte maintenant miser sur l’extraordinaire essor du nombre de militants, qui a plus que doublé à l’occasion de cette élection du leader, pour replacer un Parti travailliste fermement ancré à gauche sur l’échiquier politique. La page du « blairisme » est désormais refermée. La gauche britannique laisse de côté le pragmatisme réformiste pour renouer avec une vision ferme sur ses principes.