On plaisante à peine avec un titre en forme de clin d’oeil : en effet, Michel Blanc est mort suite à un choc anaphylactique accompagné d’un œdème de Quincke. Un vrai quiproquo médical puisque c’est un produit de constraste utilisé pour un examen de routine qui provoqua cette grave réaction allergique ! Peut-être une sorte d’hommage funeste du destin au personnage ? Nécro.
Michel Blanc, figure emblématique du cinéma français, est donc décédé ce 4 octobre 2024 à l’âge de 72 ans. Né le 16 avril 1952 à Courbevoie, il a grandi dans un milieu modeste et a effectué sa scolarité au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, où il a rencontré ses futurs compagnons de scène, Christian Clavier, Thierry Lhermitte et Gérard Jugnot.
C’est au lycée que Michel Blanc a découvert sa passion pour la comédie, fondant avec ses amis la troupe du Splendid, qui allait devenir une référence dans le monde du théâtre et du cinéma français. La troupe, qui comprenait également Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel et Bruno Moynot, a connu un succès rapide avec des pièces comme « Amours, coquillages et crustacés ».
Michel Blanc a fait ses débuts au cinéma en 1974 dans « Que la fête commence » de Bertrand Tavernier, où il a interprété le rôle du valet de chambre de Louis XV. Il a ensuite joué dans plusieurs films, notamment « Le Locataire » de Roman Polanski et « La Meilleure façon de marcher » de Claude Miller en 1976.
Cependant, c’est avec la trilogie « Les Bronzés » (enfin, le 3 est une vraie bouse) de Patrice Leconte que Michel Blanc a acquis une reconnaissance nationale. Il y a interprété le rôle de Jean-Claude Dusse, un célibataire endurci dans un club de vacances, aux côtés de ses compagnons du Splendid. Le film, sorti en 1978, a été un énorme succès avec plus de 2 millions et demi de spectateurs.
Au cours de sa carrière, Michel Blanc a joué dans une variété de films, allant de la comédie à la comédie dramatique et au drame. Il a collaboré à plusieurs reprises avec Patrice Leconte, notamment dans « Viens chez moi, j’habite chez une copine » (1981), « Ma femme s’appelle reviens » (1982) et « Circulez y’a rien à voir » (1983). Il a également réalisé plusieurs films, dont « Marche à l’ombre » (1984), où il a joué aux côtés de Gérard Lanvin, et « Grosse Fatigue » (1994), une satire du monde du cinéma.
Souvenir ému d’une performance olympique de Michel Blanc pic.twitter.com/vq40q4XBQs
— Paul Ackermann (@paulac) October 4, 2024
Michel Blanc a également joué dans des films plus sombres, comme « Monsieur Hire » (1989), où il a interprété le rôle principal sous la direction de Patrice Leconte.
Il a de même travaillé avec d’autres réalisateurs de renom, tels que Bertrand Blier dans le cultissime « Tenue de soirée » (1986), pour lequel il a remporté le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes.
Sans dévoiler le film qui aborde le sujet de l’homosexualité avec subtilité, poésie et une grande intelligence – comme aucun LGBT d’aujourd’hui ne saura jamais le faire – l’histoire n’est pas à mettre devant tous les yeux. Michel Blanc emprunte ici le rôle dévolu originellement à Patrick Dewaere qui s’était suicidé en 1982. Bien sûr la prestation de Gérard Depardieu reste inégalée, mais Michel Blanc ne démérite pas, bien au contraire.
Dans les années 2000, Michel Blanc a continué à jouer dans une variété de films, notamment « Je vous trouve très beau » (2006) d’Isabelle Mergault et le très oubliable « Les Bronzés 3 : Amis pour la vie » (2006), où il reprend son rôle de Jean-Claude Dusse. Il a également joué dans des drames comme « L’Exercice de l’État » (2011) de Pierre Schoeller, pour lequel il a remporté le César du meilleur acteur dans un second rôle.
Enfin, son dernier film est un OVNI, on y parle de « Mme le Maire », on y voit un village tout ce qu’il y a de plus franchouillard et on n’y rencontre que des Blancs. Franchement, faut pas s’étonner s’il est mort peu après...