Un soldat franco-israélien condamné pour avoir achevé un assaillant palestinien blessé est sorti de prison mardi après avoir purgé la moitié de sa peine et a participé à une parade chez lui à Ramla où il a été accueilli en héros.
Elor Azaria avait été condamné à 18 mois de prison en juillet 2017 au terme d’un procès ultra-médiatisé qui avait déchaîné les passions. Reconnu coupable d’homicide volontaire par des juges militaires, il avait commencé à purger sa peine le 9 août.
Depuis, l’armée lui a accordé deux réductions de peine.
Elor Azaria, qui avait 19 ans au moment des faits, est sorti de la prison militaire de Tzrifin (centre) après neuf mois d’emprisonnement, et deux jours avant la date initialement annoncée. Selon les médias, il a été libéré plus tôt pour pouvoir assister au mariage de son frère.
L’armée s’est contentée de confirmer sa libération.
« Bienvenue à la maison, Elor le héros », proclamait une banderole accrochée à l’extérieur de chez lui à Ramla (centre).
« Je suis ici pour remercier tous les Israéliens pour leur soutien et leur chaleur », a dit sa sœur Etti Azaria devant chez eux, un drapeau israélien à la main.
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Les Palestiniens avaient suivi le procès sans rien en attendre.
La mère du Palestinien tué a exprimé sa résignation mardi.
« On ne peut rien y faire », a déclaré Raja al-Sharif à l’AFP chez elle à Hébron. « C’est quelque chose de naturel chez eux », a-t-elle ajouté en faisant référence à l’indulgence dont a, selon elle, bénéficié Elor Azaria.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé la libération du soldat comme un acte « raciste » et une incitation de la part des autorités israéliennes à « poursuivre les exécutions sommaires ».