Depuis un an et demi, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants palestiniens ont été tués, bien qu’ils eussent pu être maîtrisés quand ils étaient encore en vie. La différence entre eux et Azaria [qui a assassiné d’une balle dans la tête un assaillant Palestinien gisant à terre, NDT] est qu’il a été filmé.
Il y a une chose sur laquelle les Palestiniens sont d’accord avec Elor Azaria et ses partisans : il n’était pas le seul, et il avait juste la malchance d’être filmé à son insu. Les Palestiniens conviennent avec Azaria et ses partisans qu’il respectait la norme et faisait exactement ce que les autres soldats font – à savoir tirer avec l’intention de tuer, même quand aucune vie n’est en danger.
Les Palestiniens sont d’accord avec Azaria pour dire qu’il a été victime d’une discrimination du système. Mais ils considèrent pour leur part que des dizaines d’autres soldats et policiers auraient eux aussi dû être jugés.
Comme Azaria lui-même, les Palestiniens se demandent pourquoi il a été jugé alors que les soldats qui ont tué Hadeel al-Hashlamoun à Hébron n’ont pas même fait l’objet d’une enquête de la police militaire. Elle aussi était allongée au sol, après que des soldats lui aient tiré dessus à distance dans poste de contrôle, parce qu’elle tenait un couteau (aucun soldat n’avait subi la moindre égratignure). Puis, alors qu’elle était couchée sur le sol, ils ont continué à lui tirer sur le torse. (C’était le 22 septembre 2015, et les habitants d’Hébron attribuent l’éclosion subséquente d’attaques solitaires à cet incident).
Le 11 juin 2010, Maxim Vinogradov, un policier frontalier, « a confirmé la mort » de Ziad Jilani, qui était déjà couché sur le sol, blessé par balle, après avoir foncé sur d’autres policiers avec sa voiture dans le quartier Wadi Joz de Jérusalem. Le procureur a décidé de ne pas inculper Vinogradov, acceptant sa défense ridicule selon laquelle il craignait que Jilani porte une bombe. Il était au cœur d’un quartier palestinien : pourquoi se serait-il fait exploser là-bas ?