Un tribunal militaire israélien a condamné mardi à 18 mois de prison le soldat Elor Azaria, accusé d’avoir achevé un assaillant palestinien blessé, point d’orgue d’un procès qui aura profondément divisé le pays.
Le sergent de 21 ans est le premier soldat israélien depuis plus de dix ans à être condamné pour homicide selon la presse.
Sa condamnation a immédiatement suscité des appels à sa grâce de la part de personnalités de la droite israélienne. La direction palestinienne a, elle, dénoncé dans cette peine « légère » un « feu vert » donné aux « crimes des soldats » israéliens contre les Palestiniens.
Elor Azaria et ses proches n’ont pas bronché à l’énoncé de la peine, prononcée après des mois d’un procès exceptionnel qui a captivé Israël et mis en lumière de profondes lignes de fracture. Une fois la cour retirée, toute la famille a entonné l’hymne israélien.
Le jeune homme au visage rond et au crâne rasé était entré dans le prétoire exigu de Tel-Aviv sous les applaudissements, les mains libres et arborant un large sourire crispé dans son uniforme olive.
La présidente de la cour, Maya Heller, a estimé qu’il avait bel et bien tiré pour tuer alors que le Palestinien ne constituait pas une menace. Elle a noté qu’Elor Azaria n’avait exprimé aucun remords.
Elle lui a en revanche reconnu des circonstances atténuantes, évoquant le « territoire hostile » sur lequel s’étaient produits les faits et « l’épreuve subie par sa famille ».