L’Europe se précipite vers une crise nouvelle, personne ne peut plus le nier.
Des principes qu’on se flattait de contenir, inondent maintenant les États, et menacent les Sociétés modernes d’une dissolution. Il est naturel de porter nos regards vers les lois qui les ont fondées, de chercher dans ces lois les chances de salut qu’elles peuvent offrir.
Le Christianisme opéra une révolution dans le monde, il substitua l’Église à l’État en ce qui concerne notre âme. il mit la force morale à la place de la contrainte politique et c’est ce qu’on nomme la Civilisation moderne. Les hommes veulent à cette heure substituer l’État à l’Église. Ils veulent remplacer l’ordre moral par l’ordre politique et c’est ce qu’on appelle la Révolution.
(...)
Si les hommes veulent conserver, je ne dis pas une religion qui les a aimés, comme du reste les aima son divin Fondateur, mais une Civilisation qui abrite un sol encore tout émaillé de vertus, de mérites et d’héroïsmes privés, une Société qui leur est chère, qui fait leur bonheur et leur gloire, je les conjure de combattre la Révolution.
Qu’ils combattent une invasion plus redoutable, pour eux plus dangereuse que l’Islamisme : invasion dans leur âme, dans leur propre génie, et qui étouffera l’homme au cœur même de l’homme.
L’Islamisme ne l’attaquait qu’avec les sens, la Révolution l’attaque avec sa raison même, renverse sa conscience, y replace l’orgueil, y tue les deux éternels gardiens de l’homme, le droit et la vérité.
Que sera l’homme, quand après avoir quitté les voies de la raison, perdu ses véritables droits, il se croira en possession de tous les droits, dans le sein de toute raison ?
L’erreur dernière sera la pire, parce que l’homme ébranlé, avili, s’écriera : Voilà la vérité ! O mensonge, erreur dernière, erreur fatale à l’homme ! La Révolution lui dit : Viens à la liberté, à la richesse, au progrès, à la vie ; et elle le mène à la servitude, à la ruine, à la barbarie, à la mort.
Antoine Blanc de Saint-Bonnet, POLITIQUE RÉELLE, avant-propos et conclusion du livre de l’INFAILLIBILITÉ - 1861
Filles et fils de France, les maîtres de la contre-révolution et les grands penseurs catholiques ont déjà tout dit et tout écrit du mal qui nous ronge. Dès lors, que l’on ne s’y trompe pas, si la France, par orgueil, aveuglement ou ignorance, persiste à nier et défier ce qui l’a fondée, elle disparaîtra à jamais.
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