Egalité et Réconciliation
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Immigration : Mammon à l’assaut de l’Europe

 

La vague de réfugiés est en marche. La vraie cible de l’offensive anglo-américaine est l’Europe, trop prospère et égalitaire pour l’Empire des Râpe-tout.

 

I

 

Au début de l’automne, quand mûrissent les grenades, j’aime aller visiter les ruines du village palestinien – détruit – de Saffuriéh. Ce village, qui a vu naître la mère de la Vierge Marie, conserve son église Sainte-Anne, bâtie par les Croisés. Il y a deux mille ans, c’était une ville importante, nommée Sephoris : elle avait refusé de se plier aux Zélotes juifs, demeurant loyale à l’Empire romain. Elle offrit un refuge confortable à l’homme qui a réinventé le judaïsme après son effondrement, le rabbin Judah le Prince, ainsi qu’à de nombreux sages chrétiens et nobles romains. Le village qui lui avait succédé traversa les vicissitudes de l’histoire, jusqu’au raid de l’armée israélienne, en 1948, qui entraîna sa destruction. Ses habitants perdirent tous leurs biens et se retrouvèrent dans des camps de réfugiés ou à la périphérie de Nazareth, toute proche. Les vergers du village détruit ont survécu, blottis dans les vallées, produisant chaque année des grenades plantureuses, lourdes, les branches pliant sous leur poids, grenades qui finissent par éclater sur l’arbre, car il n’y a plus personne pour les cueillir. Les habitants de la colonie juive construite près des ruines de Saffuriéh se moquent comme de leur première chemise des grenadiers et des paysans qui les ont plantés. Dans ce royaume de désolation, au milieu des arbres croulant sous les fruits rubiconds, on peut trouver aussi une mosaïque romaine à la facture parfaite, à tel point qu’on l’appelle la Mona Lisa de Galilée. Ses myriades de petits carreaux vernissés, aux nuances infiniment variées, composent un visage altier, au nez droit, une coiffure sophistiquée et des lèvres charnues, le tout encadré par des feuilles d’acanthe.

Cette mosaïque me rappelle, chaque fois que je la contemple, la beauté de notre monde, ce délicieux puzzle de petites villes, de prairies verdoyantes, de mégapoles complexes, de châteaux et de villas, de rivières et de fleuves, d’églises et de mosquées : chaque tesselle de cette mosaïque est belle, précieuse et parfaite. J’en ai vu des quantités et toutes me plaisent. Les îlots rocheux émergeant à peine de la transparence de la mer baltique, d’où des petits blondinets font des signes de la main aux bateaux quittant la jetée. La France Profonde de Conque, un minuscule hameau du Massif Central, sur le vieux chemin du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, avec son petit ruisseau qui babille en contournant la colline, ses toits de lauze, ses rues pavées il y a mille ans. Les églises russes, aux dômes tarabiscotés, s’élevant à la verticale des herbes hautes qui longent la rivière Oka, et au pied desquelles des jeunes filles, dans leurs châles fleuris, écoutent un choeur. Les belles voix des jeunes femmes de Suzhou, auxquelles répond l’écho de la cour de la pagode, parmi un lacis de canaux comme on n’en voit qu’en Chine du sud. Les maisons baroques des cigariers de Trinidad, et la prestance des Cubains qui dansent dans ses rues. Les corps oeuvres-d’art, recouverts de tatouages, des Masai, autour d’un feu, dans la savane du Serengeti. Ce monde est magnifique, et les peuples qui l’habitent sont bons.

Cette fresque magnifique et complexe est menacée par les hostilités annoncées, car cette Troisième Guerre mondiale n’est pas seulement dirigée contre le tiers monde. Cette guerre a commencé bien avant que la première bombe soit tombée sur le sol rocailleux de l’Afghanistan. Un million de nouveaux réfugiés sont sur les routes, créant un grand désordre et déstabilisant l’Asie. Aucun doute à avoir : tôt ou tard, la vague des réfugiés atteindra l’Europe. Des centaines de milliers de réfugiés sont d’ores et déjà en marche en direction de l’Europe, de la Russie, ainsi que des pays plus ou moins stables de l’Asie centrale. Il faut les comprendre : les États-Unis ayant menacé d’utiliser le cas échéant les armes nucléaires contre ses pauvres maisons, la population civile n’a pas d’autre choix que de fuir les zones potentiellement visées. Aucun contrôle à la frontière ne pourra jamais contenir leur poussée anarchique. Le Pakistan sera aux premières loges, mais il ne sera en aucun cas le dernier. Les Américains et les Anglais ayant prévu de transformer leur Croisade initiale en une longue guerre « contre le terrorisme », il y aura de plus en plus de réfugiés, jusqu’à ce que, finalement, le tissu social de l’Europe, très fragile, se déchire et finisse par être détruit. L’Europe sera envahie, comme l’Empire romain en son temps, et elle sera confrontée à un choix cornélien, affreux : instaurer un régime d’apartheid et de discrimination, ou perdre son identité.

L’Europe est-elle vouée à être la victime collatérale de la furie américaine, comme le badaud innocent, pris au milieu d’un échange de tirs dans la grand’rue, entre le saloon et le bureau du télégraphe, comme on le voit dans les westerns ? Pour ma part, je considère que l’Europe est plutôt la cible désignée de l’offensive, non seulement annoncé : entamée.

Ce n’est certainement pas ce que le Monsieur Tout-le-monde souhaite, aux États-Unis, mais on ne lui demande pas son avis. Les nouvelles élites gouvernementales américaines, ainsi que leurs partenaires et leurs voyageurs de commerce outre-atlantique, ont inscrit la destruction d’une Europe par trop prospère, indépendante et cohérente, à leur ordre du jour. Ce désir a une raison concrète, de court terme : l’Europe est un concurrent dangereux, pour l’Amérique, elle est trop indépendante, elle a même osé mettre sur pied une monnaie unique qui pourrait évincer le dollar. L’Europe prône une politique plus équilibrée en Palestine. L’Europe est trop égalitaire : à New York, j’ai vu un garçon d’ascenseur, un immigré du Panama pays martyrisé par vous devinez qui : ce liftier vit en permanence dans son ascenseur : il y habite, il y couche... Vous ne verrez jamais une chose pareille en Europe, pour la bonne raison que l’Europe n’a pas encore été mammonisée.

 

II

 

La nouvelle élite des décideurs n’a pas grand-chose à faire du Christ ou de Mahomet, certes, mais leur dévotion éperdue s’adresse à une autre divinité ancienne : Mammon. Cet antique dieu de l’Avidité était adoré, avant tous les autres, par les Pharisiens, voilà deux millénaires, comme nous l’apprend l’Évangile. Jésus leur dit : « Vous ne pouvez à la fois servir Dieu et Mammon. » Mais les Pharisiens se moquèrent de lui, parce qu’ils adoraient l’argent [1]. Cette foi antique tomba dans l’oubli. L’adoration de Mammon est connue sous le terme d’Avarice, l’un des sept péchés capitaux, réprouvés par les sociétés tant chrétienne que musulmane.

Mais elle n’a pas complètement disparu. Deux mille ans plus tard, le petit-fils du rabbin Trier, un certain Karl Marx, en arriva à la déduction révolutionnaire suivante : la foi de Mammon, cette « religion des juifs pour les jours de semaine » – ce sont ses propres mots – est devenue la véritable religion des élites américaines. Marx cite, en l’approuvant, un certain colonel Hamilton : « Mammon est l’idole des Yankees, ils ne l’adorent pas simplement en paroles, mais aussi de toutes les forces de leur corps et de leur âme. À leurs yeux, la terre n’est qu’une immense bourse des valeurs et ils sont persuadés que leur unique mission sur la Terre est de devenir plus riche que leur voisin. » Marx conclut : « Là où la domination effective de la mentalité juive sur le monde chrétien a achevé son expansion, totale et éclatante, c’est en Amérique du Nord. »

La mentalité juive victorieuse, pour Marx, est basée sur l’« appât du gain et l’égoïsme, son credo, c’est les affaires ; son dieu : l’Argent » [2]. Ces propos, comme bien d’autres idées de Karl Marx, sont connus, mais leur signification spirituelle profonde n’a jamais été perçue à sa juste mesure. Pour une raison bien simple : jusqu’à nos jours, les caractéristiques religieuses de la foi en l’Accaparement étaient inexprimées, et ses adeptes auraient pu passer pour des capitalistes « normaux », soucieux de leur intérêts propres bien sentis tout en œuvrant au bien commun (on dirait aujourd’hui : à l’intérêt général), tels qu’Adam Smith nous en avait dressé le portrait...

Les choses ont changé depuis l’avènement du « néolibéralisme ». Les conférences de Milton Friedman ont été en quelque sorte l’occasion du « coming out » des Mammonites, adeptes de la nouvelle/vieille croyance. Ils diffèrent des avares du commun en cela qu’ils élèvent l’Avidité au niveau d’un Dieu jaloux qui ne saurait souffrir qu’on lui associât des collègues. L’homme riche traditionnel n’aurait pour rien au monde rêvé de détruire sa propre société. Il se souciait de son pays et de sa communauté. Il ambitionnait d’être le premier parmi les siens. Il se considérait comme un « meneur d’hommes », comme un « bon pasteur ». Certes, les bergers, eux aussi, mangent parfois du mouton, mais ils n’iraient jamais vendre le troupeau tout entier au boucher pour la seule raison que la cotation est bonne.

Les Mammonites voient dans de telles billevesées une trahison de Mammon. Comme l’a écrit Robert McChesney, dans son introduction à l’ouvrage de Noam Chomsky Le Profit, avant le Peuple [3] : « Ils exigent une croyance absolue dans l’infaillibilité du marché dérèglementé. » En d’autres termes, une foi faite d’égoïsme et d’avidité illimités. Ils sont totalement exempts de toute compassion pour les gens au milieu desquels ils vivent, ils ne considèrent pas appartenir à la « même espèce » que les gens du coin. S’ils pouvaient éliminer les gens du coin pour les remplacer par des immigrés indigents, afin d’optimiser leurs profits, ils le feraient, comme l’ont fait leurs coreligionnaires, en Palestine.

Les Mammonites n’ont rien à cirer des Américains, mais ils les utilisent comme instruments afin de parfaire leur domination du monde. Leur idéal de ce monde est archaïque ou futuriste : ils rêvent d’un monde partagé entre esclaves et maîtres. Afin de le réaliser, les Mammonites font tout ce qu’ils peuvent afin de détruire la cohésion des unités sociales et nationales.

Tant que les gens restent sur leur terre, parlent leur langue, vivent parmi leurs semblables, boivent l’eau de leurs rivières, pratiquent et prient dans leurs églises et leurs mosquées, ils ne sauraient être réduits en esclavage. Mais dès lors que leurs pays sont submergés par des masses de réfugiés, leur structure sociale s’effondre. Ils perdent leur plus grand privilège : le sentiment d’avoir quelque chose en commun, le sentiment de fraternité. Dès lors, ils deviennent une proie facile, pour les adorateurs de Mammon.

Lire la suite de l’article sur plumenclume.org

Notes

[1] Luc 16, 13-14.

[2] Deutch-Franzosische Jahrbucher, 1844.

[3] Chomsky, Profit Over People, Seven Stories Press, 1999, page 8.

 
 






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15 Commentaires

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  • #1270791
    Le 17 septembre 2015 à 07:37 par valentine
    Immigration : Mammon à l’assaut de l’Europe

    Excellent article du très courageux Israel Adam Shamir : bravo monsieur Shamir.
    Vous êtes la lumière, dans les ténèbres qui nous entourent.
    PS : je vous invitent tous à voir le film réalisé par son fils, et qui s’appelle "Médiastan", et qui, traitant des média, fait preuve du même courage, de la même lucidité et de la même vérité.

     

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  • #1270794
    Le 17 septembre 2015 à 08:04 par La pythie
    Immigration : Mammon à l’assaut de l’Europe

    Que la France continue sur cette voie - le déferlement migratoire- et elle est foutue, à terme ; qu’elle céde à la tentation de l’apartheid, ce qui entraînera à moyen terme la création de territoires autonomes du son sol, et elle est condamnée de la même manière...choix cornélien car sans issue.

     

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  • #1270814
    Le 17 septembre 2015 à 08:44 par Elodie
    Immigration : Mammon à l’assaut de l’Europe

    Le terme de réfugiés est en train de remplacer celui de migrants. Dans le subsconscient collectif, le réfugié est celui qui a besoin d’une aide, d’une épaule contre laquelle s’appuyer, ce terme n’est pas choisi au hasard, il a pour but de modifier la façon de penser des peuples européens pour qu’ils acceptent l’arrivée de ces hordes étrangères.

    Edward Bernays dans "Propaganda" (page 92) cite un cas similaire. Durant la Première Guerre Mondiale, les hôpitaux d’évacuation britanniques étaient très critiqués en raison des soins approximatifs qu’il offraient. On était en droit d’espérer mieux d’un hôpital. Les termes "hôpitaux d’évacuation" ont donc été remplacés par ceux de "postes d’évacutation" et c’est passé comme une lettre à la poste.

    Rien n’est anodin.

     

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  • #1270886
    Le 17 septembre 2015 à 11:03 par bourdieusien
    Immigration : Mammon à l’assaut de l’Europe

    Beau papier.
    Mais, néanmoins et cependant, un point de désaccord majeur :

    "Pour ma part, je considère que l’Europe est plutôt la cible désignée de l’offensive, non seulement annoncé : entamée."

    Je repondrais par :
    "Pour ma part, je considère que l’Europe a été la cible d’un projet de destruction mis en oeuvre et entamée il y a déjà bien longtemps (cf. Hillard ; l’Euro en est un instrument). Cette offensive migratoire, n’est que le parachèvement de ce projet de destruction des Nations europèenes."

     

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  • #1271052
    Le 17 septembre 2015 à 15:25 par Marde
    Immigration : Mammon à l’assaut de l’Europe

    Il faut lire cet article en entier car il est absolument remarquable... et cette qualification est bien faible au regard de la qualité du texte !

     

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  • #1271269
    Le 17 septembre 2015 à 20:45 par listener
    Immigration : Mammon à l’assaut de l’Europe

    Entendu sur le site du "Monde" : ..les flux migratoires en direction du vieux continent..."

    C’est à ces petits détails que l’on mesure à quel point nous sommes américanisés, même dans nos têtes et dans notre vision de nous-mêmes et du monde. Coller à l’Europe l’étiquette "vieux" est typiquement américain et à examiner de prêt, cette étiquette est trompeuse : cela fait oublier que leur projet à eux est, en pillant l’Europe et en la démolissant, de recréer un monde biblique onirique qui renvoie aux origines supposées de l’humanité (ils se croient des hommes primordiaux, sans rire). Pour un américain, l’européen est un sous homme qui se met à marcher au pas de l’oie dès qu’il entend des flonflons. On peut lui jeter des chewing-gums du haut d’un char patton et lui faire voir des séries débiles à la télé avec noirs de service et sphinges nymphomanes entre deux âges, cela le calme.

    Que depuis cette création artificielle, ils n’ont pas changé de constitution et de principes. Qu’ils sont politiquement figés au contraire de l’Europe qui s’est rénovée de fond en comble. L’Amérique est intellectuellement un pays primitif et concrètement un monde à la fois infantile. et sénile

    Mais aussi et surtout ces "flux migratoires" actuels ne viennent pas d’un "jeune continent " mais d’un pays très vieux et qui existe depuis l’antiquité. L’Europe (création diplomatique singeant maladroitement les EU d’Amérique) étaient dans les limbes quand Alexandre l’envahit et quand la reine Zénobie construisit Palmyre. Le christianisme fût inventé à Ephèse en Syrie !

    Il faudrait utiliser l’expression "vieille Europe" si d’aventure des américains repoussés par des peaux rouges indignés de leur comportement étaient obligés de se réfugier en Europe.

    On peut toujours rêver.. Moi, j’en prendrai pas.

     

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  • #1273513
    Le 20 septembre 2015 à 16:55 par Sergio
    Immigration : Mammon à l’assaut de l’Europe

    Evolution de pensée remarquable pour celui qui combattait dans le même Merkava que Ehud Barak en 1973...

     

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  • #1273863
    Le 21 septembre 2015 à 00:29 par Pierre
    Immigration : Mammon à l’assaut de l’Europe

    Exceptionnel. Cet article mérite une très large diffusion.
    Mr Shamir est un poète et un penseur haut-de-gamme.
    En l’occurrence le bras armé de Mammon est incontestablement depuis 75 ans le fameux "Complexe Militaro-Industriel US", déjà dénoncé par D. Eisenhower vers la fin de sa carrière.
    Il en savait quelque chose, puisqu’il avait énormément travaillé pour lui, pour au final avoir vaguement l’impression d’avoir peut-être été un idiot utile, bien manipulé. Il est pénible, pour un homme très brillant qui a gagné des batailles et une guerre, qui dirige le plus puissant pays du monde, de se demander s’il n’est pas une marionnette.
    Est-ce que ces doutes ont beaucoup travaillé G. W. Bush ? Il semblerait que ce soit un peu le cas mais bien trop tard et surtout après avoir quitté la Maison Blanche.
    Quand à Obama, il n’a pas du tout le niveau. Seul son passé musulman et Indonésien pouvait lui permettre d’avoir une optique originale. Mais il a vite été « recadré ».
    C’est un F. Hollande noir.

     

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  • #1277042
    Le 25 septembre 2015 à 09:48 par Filou60
    Immigration : Mammon à l’assaut de l’Europe

    Tout simplement Exceptionnel Article . Un grand merci Monsieur Shamir

     

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  • #1279679
    Le 29 septembre 2015 à 01:59 par Jojo l’Affreux
    Immigration : Mammon à l’assaut de l’Europe

    La devise de l’Amérique, qui figure sur chaque dollar, explique tout : gloire à Mammon !

     

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