À écouter :
une intervention au Café littéraire d’E&R Paris consacré à Arnold Ehret
Arnold Ehret, né le 29 juillet 1866 dans le sud de l’Allemagne, est connu pour ses écrits sur l’alimentation, le jeûne, la détoxification, la culture physique et le vitalisme. Il s’intéresse à la naturopathie à 31 ans lorsqu’il contracte la maladie de Bright, une inflammation des reins. C’est en parcourant les cliniques, les sanatoriums et en étudiant les différents régimes des civilisations qu’il établit son propre système de guérison à travers un régime de transition vers une alimentation fruitarienne entrecoupée de jeûne.
L’ennemi désigné par Arnold Ehret est le mucus, qui, selon lui, « provient de substances alimentaires non naturelles, non digérées et non éliminées, accumulées depuis l’enfance ». Tout ce qui n’est pas fruits et légumes verts est formateur de mucus.
C’est la thèse centrale d’Ehret, le nœud du problème qu’est la maladie, quelle que soit sa forme (physique, mentale, chronique, héréditaire, etc). En partant de ce postulat, on comprend vite qu’il n’est pas partisan du régime moderne, civilisé et équilibré. Il va même jusqu’à remettre en cause le concept de métabolisme, allant jusqu’à dire que c’est « la doctrine la plus absurde ».
Pour simplifier les choses, il est pionnier du courant ehrtiste prônant un mode de vie en respect avec les lois de la nature. Il se base sur trois fondements pour vanter la santé supérieure que tous les hommes peuvent atteindre :
1. La formule de vie : Vitalité = Puissance – Obstruction. Se focaliser sur l’élimination des matières non adaptées au fonctionnement du corps pour obtenir une puissance constante et optimale dans le temps.
2. Le nettoyage par le jeûne, seul remède selon lui pour éliminer les matières solides provenant d’aliments non naturels.
3. La nécessité d’une transition alimentaire adaptée qui s’opérera graduellement en fonction du niveau d’encombrement.
C’est ainsi qu’il développera une santé supérieure lui permettant de jeûner 49 jours ou de marcher 56 heures sans arrêt. Il en fit de même dans ses sanatoriums en Suisse ou par correspondance avec des patients atteints de maladies chroniques, de cas graves de paralysie ou encore de cécité.
Peu de gens connaissent l’impact généré par ses écrits. Pourtant, il a scindé l’opinion scientifique de l’époque sur la santé. Il prenait de plus en plus d’ampleur parce que ses méthodes fonctionnaient. Il se faisait aussi entendre par sa virulence contre les grands de l’alimentation et de la médecine.
Aujourd’hui, ses livres sont toujours d’actualité en Allemagne, en Californie et dans un certain village qui résiste encore et toujours à l’envahisseur… Cent ans après sa mort ce personnage mérite d’être reconnu comme un pionnier de la civilisation occidentale pour trois raisons :
1. Le retour progressif du végétarisme et de la pratique du jeûne
Il est difficile de nier la popularisation du jeûne intermittent dans le monde. Nombre d’articles, d’applications et de preuves sont actuellement produites à ce sujet. La remise en question du régime moderne soulève des incohérences longtemps restées tabous dans la sphère sociale. Des échos tant bien que mal étouffés nous font parvenir les bienfaits d’une transition alimentaire et d’un retour à la nature. Les livres d’Arnold Ehret prétendent lever le voile sur toutes ces questions.
2. Ehret, un penseur de la Tradition
Arnold Ehret renoue avec des figures comme Hippocrate, Jésus et Pythagore. Les accomplissements des ascètes, mystiques et prophètes prennent sens de par leurs modes de vie. Ehret a un impact au niveau spirituel, physiologique mais aussi historique, nous invitant à imaginer à quoi ressemblait notre santé avant le néolithique.
3. L’intrigue autour de sa mort
Malgré tout, Ehret s’est éteint à 56 ans en trébuchant et se fracturant l’arrière du crâne. La version officielle justifie cette chute par des pompes non cirées qu’il aurait reçues la veille de sa fameuse conférence tout aussi inspirante pour l’humanité que virulente contre ses maîtres.
Sa mort restera une énigme pour les ehretistes surtout après la parution de sa biographie par Anita Bauer qui indiqua qu’il fut tué le 8 octobre 1922…
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Alain Soral présente Santé et Guérison par le jeûne
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