Entourée d’élus de tous bords politiques, Anne Hidalgo a dégainé ce jeudi une proposition de loi surprise pour l’accueil des migrants.
Le rendez-vous avait été donné devant l’Hôtel de ville ce jeudi à 13h15. L’intitulé de l’invitation, envoyée la veille par la mairie de Paris, était prometteur : Anne Hidalgo allait annoncer « un nouvel acte politique fort » pour l’accueil et l’intégration des migrants. Prière pour les journalistes de s’accréditer pour pouvoir monter dans le bus affrété par la municipalité. Direction : un lieu tenu secret.
Une heure plus tard, le car s’arrête devant le centre humanitaire pour migrants, porte de La Chapelle, dans le nord de la capitale. Une structure inédite en France, ouverte en novembre 2016 sous l’impulsion de la maire, mais aujourd’hui saturée. À proximité, dans des tentes, sans accès à l’eau, 1500 réfugiés s’entassent sous le périphérique et les ponts de l’autoroute A1. Afghans, Érythréens ou Soudanais, ils attendent de pouvoir entrer dans ce centre qui a déjà vu passer 19 000 personnes. Pouvant en accueillir 400 simultanément, le centre est débordé. Et chaque jour, les campements de fortune grossissent un peu plus.
« La situation est intenable et indigne »
Un pupitre trône dans une partie de l’entrepôt. Dessus est accolé l’objet de cette conférence de presse surprise : une « proposition de loi pour l’accueil et l’intégration des migrants ». Anne Hidalgo arrive entourée d’une dizaine d’élus parisiens, de droite comme de gauche. À l’unanimité, le Conseil de Paris a exhorté mardi l’État de mettre à l’abri les migrants de La Chapelle, demandant l’ouverture d’autres centres en France. Il s’agit aujourd’hui de maintenir la pression sur Emmanuel Macron, sans s’opposer frontalement.
« La situation est intenable et indigne, certains migrants sont à bout », lance la maire de Paris. La mesure phare de ce texte d’une dizaine de pages est la « répartition organisée des migrants sur l’ensemble du territoire ».