Plusieurs politiques, notamment sur les bancs de l’Assemblée lors du débat sur le texte asile-immigration, ont fait part de leur indignation après l’action de Génération identitaire.
L’action d’une centaine de militants de Génération identitaire (GI), samedi 21 avril, au col de l’Échelle (Hautes-Alpes), s’est invitée dans les débats sur la loi asile et immigration à l’Assemblée nationale. Alors que des membres du mouvement d’extrême droite bloquaient ce point de passage de migrants, pour « veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France », Jean-Luc Mélenchon a interpellé le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.
Le chef de file de La France insoumise a demandé au gouvernement « ce qu’il compte faire pour empêcher que dorénavant les frontières soient protégées par les amis de Marine Le Pen ». L’intervention des militants de GI a suscité une vague de réactions indignées de la part de plusieurs politiques.
Ma réponse à Jean-Luc Mélenchon qui nous met en cause sur l'action #StopMigrantsAlpes au Col de l’Échelle : "Il y a très longtemps que vous planez. Moi je n'ai pas d'hélicoptère, mais vous alors, qu'est-ce que vous pouvez avoir comme hélice." pic.twitter.com/flSIU0QUDk
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) 21 avril 2018
Ce col, qui culmine à 1 762 mètres et est situé à six kilomètres de la frontière, est un « point stratégique de passage des clandestins » depuis l’Italie, a fait valoir un porte-parole de GI, Romain Espino, en dénonçant « un manque de courage des pouvoirs publics ». « Avec un petit peu de volonté, on peut contrôler l’immigration et les frontières. »
Le groupe de militants, composé majoritairement de Français, compte aussi des Italiens, Hongrois, Danois, Autrichiens, Anglais et Allemands.
Depuis un an, les Hautes-Alpes connaissent une augmentation exponentielle d’arrivées de jeunes, majoritairement de Guinée (Conakry) et de Côte d’Ivoire (pourtant première puissance économique d’Afrique de l’Ouest). Ces nationalités arrivent loin devant celles des autres migrants, très majoritairement ouest-africains. Selon la préfecture, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l’Italie en 2016 et 1 900 en 2017.
La pression migratoire reste « forte » à la frontière franco-italienne dans son ensemble, a indiqué vendredi soir le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, rappelant que 50 000 non-admissions avaient été prononcées en 2017.
« Nous avons décidé de renouveler les contrôles aux frontières pour six mois », a-t-il ajouté devant les députés lors des débats du projet de loi asile immigration, texte très controversé qualifié à la fois de « petite loi » par Les Républicains et d’« inhumaine » par la gauche.