Bruno Gaccio, depuis qu’il est à la retraite, a du temps, de la liberté de parole et de l’argent. Tout ce qu’on rêverait d’avoir, chez E&R ! Nous, on a peu d’argent, peu de temps (on est pressés d’arriver au pouvoir) mais beaucoup de liberté d’expression.
Chez Morillot, Gaccio défend la liberté d’expression, La France insoumise, ou plutôt la gauche, Canal époque De Greef et les humoristes. Mais il reste férocement anti-Le Pen (père) et indécrottablement de gauche, et nous encourage à aller lire L’Avenir en commun, le programme de la NUPES. Non merci ! On a tous nos limites.
C’est évidemment sur le conflit IP qu’on l’attend, ce révélateur absolu
des connaissances historiques, politiques et religieuses ;
du courage personnel ou de la résistance à la pression médiatique ;
de la cohérence des convictions.
Le sommaire
00:00 Introduction et discussion sur la liberté d’expression et l’indépendance éditoriale
07:04 Le rôle de l’humoriste dans une émission et les limites de l’humour
12:23 Retour sur l’enfance et le parcours de Bruno Gaccio
20:23 Les différents programmes politiques en France et la sécurité
33:54 L’influence d’Alain De Greef sur la carrière de Bruno Gaccio à Canal+
39:13 L’espionnage de Bruno Gaccio par Pierre Martinet et sa réaction
46:28 La liberté d’expression et la responsabilité dans le cadre professionnel
01:03:34 Le biais idéologique dans les médias et la structure hiérarchique des médias
01:14:47 L’audience et la popularité des émissions de télévision et la culture du buzz
01:23:20 Le conflit israélo-palestinien et le soutien à Israël
01:32:31 L’état de la liberté d’expression en France
C’est à la fin de l’émission (après une heure vingt-trois minutes de solo) que Gaccio aborde le sujet chaud, le conflit IP.
La liberté d’expression, d’accord, mais pas pour dire
des banalités ou des approximations
« Pourquoi, dans le monde entier, y a autant de soutien pour le peuple palestinien, pas au Hamas, personne ne peut soutenir des gens qui vont dans des kibboutz éventrer des femmes enceintes, tuer des gosses, c’est pas possible. Il faudrait que tu vois les images... Moi déjà, les snuff movies je suis pas super fan, mais je le dis humblement, je n’ai pas psychologiquement la force de supporter la mort d’enfants filmée par des mecs qui rigolent ! Je n’ai pas cette force. Je crois, ce que vous me dites, je le crois. Je veux même pas faire le tri entre l’armée israélienne qui a diffusé le truc des caméras, je m’en fous complètement. Je vous crois. Donc personne ne soutient le Hamas. Enfin je pense, à part quelques tarés peut-être qui peuvent soutenir des tueurs d’enfants. Mais, beaucoup de gens soutiennent, dans le monde entier, le peuple palestinien, qui est quand même réduit à sa portion congrue, là en ce moment. Pourquoi ?
Et quand j’ai cherché à ça, je me suis dit parce que on revient à l’injustice fondamentale, qui est la lettre de Balfour à Rothschild. Je vous promets, sur la terre de Palestine, que les Anglais administrent et qui est une terre ottomane, je vous garantis la création d’un État juif, d’un foyer juif national. Sauf que quand tu décides ça et que tu es Balfour en 1917, tu donnes une terre sur laquelle il y a des gens. Et tout le monde comprend, que tu sois Africain, Inuit, Occidental, Chinois, tout le monde comprend que lorsque quelqu’un habite quelque part et un autre arrive et lui dit tu vas te pousser et maintenant c’est chez moi, il y a une injustice, qui va déclencher des problèmes durables.
Sur la forme de résistance, parce qu’il y aura une résistance, on peut s’interroger, évidemment. Est-ce qu’il faut réagir par la violence, est-ce qu’il faut réagir par la diplomatie, je sais pas, moi je suis pas diplomate. Mais je sais que si on me sortait de chez moi je serais pas content. »
Ensuite, après ce résumé d’un siècle de conflit, Gaccio part un peu dans les sphères avec sa solution candide (en même temps, personne n’en a aujourd’hui).
« Jusqu’au 7 octobre, c’est au fort de tendre la main et de dire OK, on va te donner une terre, et on va te donner quelque chose à perdre, on va faire du commerce avec toi. On va créer des endroits, des ponts, et on va vivre ensemble. Et tu auras quelque chose à perdre et tu auras plus envie de nous foutre dehors parce qu’on va vivre ensemble, c’est ce qu’il se passait déjà en 2017, il y avait très peu de juifs mais il y en avait, et des Palestiniens partout. Et même Golda Meir, j’ai vu ça, elle a déclaré, “moi j’ai eu un passeport palestinien toute ma vie” ! Elle était palestinienne au départ, un truc de fou ! »
Il n’y aurait pas quelqu’un chez Mélenchon – pourquoi pas Guiraud, très bon sur le sujet et dans les griffes du CRIF depuis sa sortie tunisienne ? – qui pourrait affranchir un peu mieux Gaccio sur la situation IP ?
On pense à la vérité sur le 7 Octobre, l’extinction de la surveillance aux frontières, la mise au repos opportune de l’armée, les tirs d’hélicos sur les colons, les chars qui tirent dans le tas, la manipulation du Hamas par Netanyahou, la solution à un ou à deux États, la barbarie amateur du Hamas contre la barbarie industrielle d’Israël, le traitement incroyable de l’information en France !
Sur le vivre-ensemble entre Palestiniens et Israéliens, on apprend que le secteur du BTP souffre en Israël : l’économie de la construction, et donc de la construction de colonies, ironie suprême, est à l’arrêt à cause de l’interdiction faite aux ouvriers palestiniens de se rendre en Israël ! Voici ce que déclare le responsable de la sécurité d’un site de construction d’une tour à Tel-Aviv :
« Les ouvriers palestiniens, qui avaient une permission pour rentrer en Israël, ne l’ont plus à cause de la guerre. On avait des liens amicaux, tout allait bien, mais depuis le 7 octobre, ils ne peuvent plus venir. Nous les avons remplacés par des ouvriers russes, moldaves, chinois, et toutes sortes d’étrangers. (...)
En fait les grands perdants, ce sont eux, parce que ce travail était leur moyen de subsistance. Ça fait mal au cœur, ils ont des familles et des enfants à nourrir. »
Un ouvrier du bâtiment sur trois est palestinien. Israël est en train de négocier avec Modi « l’achat » d’ouvriers indiens. Autant pousser 80 000 travailleurs palestiniens désœuvrés dans la résistance.
Israël, la fabrique du terrorisme, à tous les niveaux.