C’est l’Angleterre qui devait gagner cet Eurovision, avec 283 points, loin devant la Suède et ses 258 points. Mais voilà, la perfide Albion a rencontré le perfide spectacle et la perfide propagande. Lorsque les votes par pays furent clôturés, ce sont les téléspectateurs qui votèrent. On vous laisse deviner la suite : l’Ukraine engrangea 439 (!) points du public et finit première avec 631 points, loin devant les 466 du Royaume-Uni. Bien sûr la Russie avait été exclue du concours. De la puissance du tam-tam médiatique, de la désinformation par l’émotion et de l’abrutissement général des populations.
On a donc bouffé de l’Ukraine ce soir. Enfin, pour être honnêtes, pas autant que nous l’attendions. Obligés par notre rédaction en chef – mais surtout par le devoir d’information – de se farcir les 4h11 de cette grande foire européiste (incluant pour autant Israël, l’Australie et autres curiosités), nous avons patiemment attendu le moment de grâce musical qui arrive parfois (nous avions déjà cité dans un précédent papier celui de 2013, Birds de la chanteuse hollandaise Anouk) entre deux scories musicales, deux grotesques représentations, deux allégories de notre société en fin de parcours.
Peut-on dire que ce moment arriva, comme pour soulager notre douloureuse tâche, avec le Portugal ? La jolie lusophone, malgré l’insertion d’anglais dans son texte, eut au moins le mérite de reposer nos oreilles des excitations sonores et autres éructations précédentes et futures.
D’ailleurs, c’est encore l’anglais qui prédomina ce concours censé mettre en valeur les particularités régionales de notre continent. On regrettera une fois de plus que le règlement n’oblige pas à l’usage de la langue vernaculaire de chaque concurrent. La candidate lituanienne ne cédera pas à cet usage immodéré de la langue de l’empire, et c’est bien dans sa langue natale du baltique oriental qu’elle exécuta une chanson de jolie facture :
Si nous devions donner quelques points à un homme dans ce concours dominé par les femmes, progressisme oblige – encore que nous avons échappé cette année à pas mal des horreurs habituelles, LGBT et autres femmes à barbe –, nous pencherions peut-être pour l’Azerbaïdjan, malgré une chanson en anglais.
D’ailleurs ce manque de diversité en cette année 2022 n’a pas manqué de nous étonner. Hormis le candidat noir Belge, nous avons presque eu droit à un défilé du IIIe Reich, rappelant les tristes propos du général de Gaulle : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »
Gageons que les organisateurs se ressaisiront dès 2023. Le pays organisateur étant le pays gagnant, c’est l’Ukraine qui accueillera le concours, ce pays le plus corrompu d’Europe, cette grande surface de la GPA pour riches occidentaux, ce pays pantin des États-Unis dont le peuple souffre aujourd’hui le martyr d’être l’objet de multiples intérêts (sauf le sien) et d’être gouverné par un saltimbanque cornaqué par un milliardaire israélo-ukrainien et dont les Pandora Papers ont révélé le niveau abyssal de corruption.
Mais en attendant l’épisode 2023 de l’Eurovision, voici la mouture de cette année, dans son intégralité. Bonne chance aux courageux, ou aux insomniaques.
Ah ! Nous allions oublier de parler des Français. Mais, franchement, les pénultièmes du classement – seuls les Allemands firent pire – et leur chanson inspirée d’un folklore breton entendu 1 000 fois et de plus massacré à coup de musique électronique, ne méritent pas que l’on s’y attarde. Que le spectacle commence, donc !