Le public progressiste mais peut-être vieillissant de l’Eurovision 2019 n’est-il pas encore prêt pour Bilal Hassani le candidat travesti/transsexuel/gay arabo-français venu de l’Internet ? Ou bien, au contraire, le jury populaire (c’est-à-dire les téléspectateurs qui votent par téléphone et représentent la moitié de la note globale de chaque pays) serait-il en train de dire, dans un frémissement de décence : trop, c’est trop ?
Nul ne sait exactement comment sont comptabilisés les votes du public, mais ne soyons pas trop complotistes et prenons-les comme ils sont venus (et soyons bons joueurs : la catastrophique place d’Israël plaide pour des résultats plutôt sains). Que constate-t-on ? Que concernant Bilal Hassani, ils prolongent les votes exprimés par les jurys de chaque pays qui déjà – alors qu’on peut supposer qu’ils sont constitués de people ou autres personnalités progressistes – n’avaient pas été convaincus par notre transgenre national. Mais ce n’est pas tout. Effectuons un zoom arrière et regardons les résultats.
Les jurys nationaux, probablement constitués comme nous l’avons vu de personnalités ou d’artistes locaux bien-pensants, n’avaient pas trouvé troublant, a minima, que le candidat représentant la Suède soit un chanteur – fort sympathique au demeurant – noir accompagné de quatre généreuses mamas africaines. Car oui, John Lundvik, adopté par des parents suédois, et ancien champion sportif suédois, est parfaitement légitime pour représenter son pays.
Mais le vote final, celui des téléspectateurs, a rebrassé totalement la liste des finalistes ! Le Suédois dégringola de la 1ère à la 6e place, notre représentant national s’enfonça encore un peu plus de la 13e à la 14e place, la Russie monta subitement de la 9e place à la 3e, et finalement le public confirma les prévisions des bookmakers en plaçant le candidat hollandais Duncan Laurence à la première marche du podium.
En effet, cet homosexuel blanc sans perruque, pianiste et ancien obèse devenu vedette de télévision, fait figure de gendre idéal... Ni exubérant, ni trop revendicatif dans sa chanson, il perpétue la conception tranquille de l’artiste homosexuel qui essaye surtout de servir son "art", celui de troubadour du divertissement.
Finalement, ne sent-on pas ici comme l’écho d’un frémissement que l’on ressent déjà au sein de l’Europe, cette vieille civilisation qui refuse de disparaître ? Même si cela est cruel pour le Suédois, le jury populaire ne dit-il pas d’instinct qu’un Viking c’est un Viking, pour faire simple ? Ne rappelle-t-il pas que l’art n’est pas nécessairement l’indispensable débordement, le happening pour le happening, le grand n’importe quoi pour choquer ? N’a-t-il pas jugé d’abord – ceteris paribus ! – l’esthétique de la musique ou des mélodies ?
En tout cas, pour Tel Aviv, l’honneur sera sauf : même si celle qui se veut la capitale du LGBTisme aurait vu d’un bon oeil le triomphe des délires transgenres, au moins n’aura-t-on pas couronné un Arabe en Israël ! Ouf.
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Repéré dans The Voice Holland, le chanteur de 25 ans a remporté le 64e concours Eurovision de la chanson. Un titre qui lui était promis depuis des semaines par les bookmakers et qui lui a été offert par les téléspectateurs et le jury de professionnels chargé de voter.
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Duncan Laurence – Duncan de Moor de son vrai nom – affirme que cette chanson marque le début de sa carrière d’une manière très significative. Depuis Arcade, il a « envie d’écrire des chansons qui peuvent vraiment parler aux gens ». Il ne cache rien du harcèlement dont il a été victime plus jeune parce qu’il était « gros, laid, gay, qu’il portait des vêtements et des lunettes stupides », comme il l’écrit sur Instagram. Le Néerlandais, originaire de Spijkenisse, a remporté un premier concours de chant à l’âge de 16 ans avant de tenter sa chance à The Voice Holland en 2014.