Au même titre que l’industrie, le secteur du divertissement audio-visuel s’organise au niveau mondial via des événements réunissant les différents acteurs de la chaîne de valeur et des institutions publiques ou gouvernementales.
Ainsi, les 4 et 5 février derniers s’est tenu à Los Angeles l’Innovation Forum 2013 [1], dont l’objectif était de tisser des liens entre les intervenants du secteur, sur une thématique de rapprochement Royaume-Uni/États-Unis. L’événement était organisé par le Founders Forum [2], une structure dédiée à la gestion de ce type de rassemblement, en collaboration avec des grandes multinationales (Universal Music, Sony Entertainment…) et l’UK Trade and Investment, l’agence gouvernementale britannique vouée à supporter les investissements en Grande-Bretagne [3].
Si le forum a pu permettre aux start-up de se rapprocher des grands groupes, il a aussi était l’occasion pour les grands groupes de se rapprocher des pouvoirs publics. Ils ont visiblement su capter l’attention, puisque David Cameron lui-même est intervenu par le biais d’une vidéoconférence pour affirmer toute la bonne volonté britannique à accueillir les investissements des poids lourds du divertissement. Cameron aurait même parlé de réductions d’impôts à cet effet [4].
Ces grands groupes se voient donc tout à fait gâtés, car les discours du premier ministre ces derniers mois ont surtout été orientés vers le nécessaire assainissement des finances publiques, c’est-à-dire l’austérité, sans alternative possible [5] (y compris toute politique de relance par l’investissement et les baisses d’impôt…), afin de rétablir l’équilibre budgétaire et supporter le poids de la dette nationale (88 % du PIB en fin 2012). Les agences de notation menaçaient d’ailleurs la Grande-Bretagne depuis plusieurs mois, et Moody’s a ouvert les hostilités en abaissant la note du pays le 22 février dernier [6].
Retrouver l’équilibre budgétaire n’est pas une mince affaire, surtout quand, pour être attractif, il faut faire des cadeaux fiscaux à Universal. Heureusement que d’importantes coupes budgétaires dans le système d’allocations sociales et familiales sont prévues [7]. Peut-être qu’alors, les marchés seront « rassurés » les investisseurs « confiants », Moody’s reprendra une « perspective positive », et, surtout, les intérêts de la dette seront payés.