Ainsi, RTL a décidé de se passer de la chronique bihebdomadaire d’Éric Zemmour, pourtant très écoutée. Une telle décision, de la part d’une station commerciale populaire, dans le cadre d’une concurrence à couteaux tirés, donne la mesure de la puissance de la censure rampante animant le clergé médiatique. On apprend en effet que c’est à la suite des pressions d’une partie de la rédaction que la direction s’est trouvée dans l’obligation de remercier ce chroniqueur qui n’avait pourtant pas défrayé la chronique depuis longtemps.
On est évidemment libre de penser ce que l’on veut de lui, il n’empêche que mon imagination est impuissante à décrire la réaction médiatique – inexistante en l’occurrence – au cas où un journaliste de même importance mais aux opinions opposées avait été éconduit précisément pour des raisons d’opinion.
Il me revient à l’esprit la levée de boucliers outragée lorsque la radio d’État avait décidé de seulement diminuer l’heure d’antenne attribuée à l’extrêmement gauchisant Daniel Mermet. Certains entendaient déjà des bruits de bottes. Et de cette radio de sévices publics qui considère le pluralisme des idées comme une incongruité, parlons-en justement. Le 6 juillet dernier, le chroniqueur de politique étrangère Bernard Guetta, sur le départ et les valises à la main, disait sentir dans l’air comme « un parfum de fascisme » et fleurir « les petits Mussolini ». Rien de moins.