La philo a bon dos ! Elle permet de flirter avec le libéralisme sans en avoir l’air tout en restant un bon socialiste. La tête à claques de liste du PS et de Place publique a été agressé par son passé, le 29 mars 2024, sur France Info. Un moment terrible pour le post-soixante-huitard qui bredouille une explication. Le passé est-il antisémite ?
Et c'est ce mec qui est censé résoudre la crise sociale ??Vous vous foutez du monde là ! pic.twitter.com/YjkgvyoBaS
— Jacques Renardiere (@JRenardiere) March 3, 2024
Glux rame et attaque la falaise
Pendant la campagne des européennes 2024, le fantôme de la trahison sociale resurgit du passé pour petit Glux. La gauche lui reproche d’avoir flirté avec le sarkozysme en 2007. Le mari de Salamé s’en explique le 29 mars 2024 :
Glux : J’étais pas présent au meeting de Sarkozy pour soutenir Sarkozy mais pour écrire un livre sur Mai 68 qui était l’objet, la cible de Nicolas Sarkozy, et qui a donné lieu à un livre qui défendait l’héritage de 1968 face aux attaques menées par Nicolas Sarkozy. Moi j’étais pas engagé en politique, mais par contre j’ai expliqué comment mes convictions, qui étaient des convictions philosophiques libérales, parce que moi j’ai été éduqué par les grands textes des philosophes libéraux, eh bien se sont heurtés à la crise de la dette, à ce qui s’est passé en Grèce, et ont ébranlé mes convictions. J’ai écrit deux livres justement pour expliquer ce passage du libéralisme philosophique à la prise de conscience de l’aporie du néolibéralisme. Et vous savez, les gens évoluent, quand vous avez 20 ans, vous n’avez pas nécessairement les mêmes convictions [Sauf que Raffi avait déjà 27 ans en 2007, NDLR] que quand vous avez 35 ou 40 ans, et même maintenant 44 ans.
France info : Vous n’avez pas voté Nicolas sarkozy à l’époque ?
Glux : Mais non, mais en fait, je, je, je vois bien les attaques, c’est-à-dire que les attaques sont toutes ciblées sur les déclarations que j’aurais pu faire quand j’avais 25 ans [Il a bien fait ces déclarations, il louvoie en employant le conditionnel, et il avait 27 ans, NDLR], et, euh, aujourd’hui, euh, je pense qu’on peut tout à fait expliquer comment on a pu croire, dans les années 2000, à ce monde qui s’ouvrait, à cette globalisation, et comment on a pu se rendre compte, comment j’ai pu me rendre compte à quel point ce mythe que la Terre était plate, et que finalement l’ouverture des marchés conduirait à une croissance planétaire, eh bien ce mythe a conduit à la désindustrialisation, a conduit à l’affaiblissement des contrats sociaux dans nos nations, et a conduit finalement à la catastrophe écologique. Et donc cette aporie du libéralisme, moi je l’ai expérimentée puisque j’en viens, philosophiquement.
La journaliste clôt l’entreprise pilpoulienne foireuse d’extraction de la contradiction politique par le haut d’un cinglant « on a compris votre évolution intellectuelle ».
En réalité, le jeune philosophe dans sa 28e année ne pouvait pas ignorer l’expérience britannique thatchérienne, puisque les philosophes libéraux venaient en plus de ce pays. Désindustrialisation, destruction du travail, violence sociale, tout était déjà là dans les années 80 ! Personne d’un peu cultivé et d’un peu de gauche ne pouvait ignorer les dommages collatéraux du libéralisme économique, inspiré et structuré par la pensée des philosophes dits libéraux.
"L'aporie du libéralisme, je l'ai expérimenté, j'en viens philosophiquement", assure Raphaël Glucksmann. #DemainLEurope pic.twitter.com/6LXredPImC
— franceinfo (@franceinfo) March 29, 2024
En vérité, Glux est un gauchiste libertaire libéral, un gauchiste de droite, ce qui n’est pas horrible en soi. Simplement, il faut l’assumer : il est dans la droite ligne de l’axe Sarkozy-Hollande-Macron, Macron étant la fusion parfaite entre ses deux prédécesseurs. Gauche des valeurs, et droite du travail. Liberté sexuelle, et exploitation du travailleur. Sexe et esclavage.
Ce qui est marrant dans la défense de Glux, c’est qu’il explique avoir été au meeting de Sarkozy pour écrire un livre sur Mai 68 et la défense des valeurs de Mai 68, contre lesquelles Sarkozy disait lutter. Or, et Glux et Sarko, malgré leur génération d’écart, sont deux purs produits de Mai 68, deux figures du libéralisme libertaire. Au fond, Glux ne s’oppose à Sarkozy sur rien, sinon quelques éléments de langage ou postures de surface. Ils sont les produits de la confusion entre le politique, le média et le people.
D’ailleurs, comme de bons agents de l’axe israélo-anglo-américain, ils sont pour l’OTAN et pour la guerre contre la Russie. Derrière la coolitude de Mai 68, les couples people et la liberté sexuelle, il y a la guerre et la mort.