Pour Gilles-William Goldnadel, la victoire d’Emmanuel Macron est une victoire artistique, médiatique et esthétique.
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l’association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l’actualité pour FigaroVox.
Il n’est pas interdit, ni irrévérencieux de crier : Bravo l’artiste !
Car la victoire d’Emmanuel Macron est avant tout artistique, médiatique et esthétique.
Elle aura été scénarisée de main de maître communicant, à l’instar de cette traversée pharaonique du Carrousel du Louvre sur fond d’hymne européen joyeux et d’éclairages mystérieux.
Le monde virtuel existe. Il influence les esprits. Il les séduit. Il les galvanise. Il les télé-transporte. Il les effraie. Il les impressionne. Il les intimide. Il les embellit. Il les contraint. En ce sens, il peut agir sur le réel électoral.
Il n’est pas sérieusement contestable que l’ensemble quasiment unanime du monde médiatique français, à commencer par son service public audiovisuel, aura puissamment contribué à la victoire de l’ancien ministre de François Hollande.
Il est difficile de ne pas y déceler un soubassement idéologique au moins réflexe.
Au premier tour, en focalisant l’attention sur les problèmes judiciaires du candidat de droite, au détriment des sujets de sociétés controversés et sciemment occultés.
Au second tour, en contribuant au retour du débat névrotique autour de la Seconde Guerre mondiale, comme à la culpabilisation de ceux qui, taxés implicitement de collaborationnisme, refusaient de choisir entre l’erreur économique de l’une et l’horreur multiculturaliste de l’autre.
Cela n’enlève évidemment rien à l’audace et au talent du gagnant, ni aux errements et aux manquements de la perdante.
On notera, toutefois, que cette prégnance de l’influence médiatique idéologisée au détriment des droites ne fait toujours pas l’objet d’une véritable réflexion critique argumentée de la part de ses victimes, en dehors de malédictions aussi véhémentes que stériles.
La victoire de M. Macron, n’est pas seulement médiatique, elle est aussi esthétique.
Faire profession d’optimisme océanique est plus beau, plus populaire, plus gratifiant que de décrire de manière ingrate cette laideur du monde réel contre laquelle il conviendrait de se protéger ou de se colleter.